Un député accusé d'avoir voulu s’immiscer dans une affaire policière

Un policier du 19e arrondissement accuse un député d'avoir tenté d'intervenir dans une affaire (Photo d'illustration) - Jacques Demarthon - AFP
Le 25 juillet dernier, tard le soir, deux individus sont placés en garde à vue au commissariat du 19e arrondissement après une bagarre. Selon 20 minutes, qui révèle l'affaire, les deux hommes "appartiennent à la communauté juive de l'arrondissement". La bagarre aurait fait deux victimes "de confession musulmane".
Meyer Habib, député UDI de la 8e circonscription des Français de l'étranger, dont le corps électoral principal se situe en Israël, appelle pour s'enquérir de l'affaire. "J'ai reçu plusieurs coups de fil et SMS pour me dire qu'il y avait eu une altercation. J'ai senti une forte tension. Je vis à 200 mètres du commissariat: j'ai appelé pour comprendre ce qu'il s'est passé", raconte-t-il à BFMTV.com. Mais la seule personne à qui le policier a obligation de rendre des comptes est le magistrat instructeur.
Deux versions contradictoires
A l'autre bout du fil, le policier doute de l'identité de son interlocuteur, selon 20 minutes, et prend des précautions pour l'identifier. Le ton monte, au point que la conversation sera racontée dans une main courante – une trace écrite émise par la police d'un incident qui n'aura pas forcément de suite. "Il était déchaîné", affirme le député.
Dans son rapport, cité par 20 minutes, le policier décrit un député "véhément", qui "arguait que ses fonctions l'autorisaient à avoir instantanément accès au dossier de deux individus de confession israélite". Ce que Meyer Habib dément formellement: "j'étais extrêmement calme", affirme-il. " Le ton finit par redescendre. "Il s'est calmé quand il m'a googlisé", relate le député.
Le policier livre lui une autre version: "il cherchait à obtenir ma clémence en vue d'obtenir une levée de garde à vue immédiate des deux protagonistes", écrit-il. Là encore, Meyer Habib rejette catégoriquement l'accusation: "à aucun moment je n'ai voulu intervenir dans une affaire judiciaire. D'ailleurs je ne connais pas les personnes en garde à vue". Visiblement agacé, le député s'étonne par ailleurs de la transmission de cette main courante à la presse. Selon lui, "il n'y a pas d'affaire. Un député a le droit de s'enquérir d'une situation". Sollicitée par BFMTV.com, la préfecture de police n'a pas encore donné suite.