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Les Républicains

Crise à l'UMP : entrée en scène du R-UMP à l'Assemblée

En haut, Jean-François Copé, et bas, François Fillon : ils ont participé aux questions au gouvernement, ce mercredi 4 décembre, mais pas dans le même groupe parlementaire.

En haut, Jean-François Copé, et bas, François Fillon : ils ont participé aux questions au gouvernement, ce mercredi 4 décembre, mais pas dans le même groupe parlementaire. - -

A l'UMP, où le feuilleton "crise" se poursuit, la journée de mardi a été marquée par la constitution officielle du groupe R-UMP à l'Assemblée et l'offensive du camp des "non alignés".

Journée calme... en apparence, à l'UMP, alors qu'aucun scénario de sortie de crise n'a encore été trouvé entre Jean-François Copé et François Fillon, malgré plusieurs rencontres et un ultimatum de Nicolas Sarkozy.

Un temps de parole propre, mais pas de déménagement

Mardi matin, François Fillon s'est rendu à l'Assemblée pour sa première participation à la conférence des présidents de groupes au sein de l'hémicycle, en tant que chef de file du Rassemblement-UMP, le groupe autonome qu'il a créé il y a quelques jours.

Une conférence qui a permis la constitution officielle du R-UMP et la définition de son temps de parole à l'Assemblée, lors des débats et des questions au gouvernement.

Ainsi, dès mercredi, quatre questions seront accordées au groupe UMP présidé par Christian Jacob, qui totalise 123 députés, et deux au R-UMP présidé par François Fillon, qui rassemble 72 députés, a indiqué le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. En revanche, aucun déménagement dans l'hémicycle n'est - pour l'heure - au programme.

Ayrault se moque

Cette attribution d'un temps de parole propre au R-UMP n'a pas manqué de faire bondir Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, qui juge "indécent" d'"instrumentaliser" les institutions. "On bouleverse le fonctionnement de l'Assemblée, on se sert des institutions tout simplement pour des rapports de forces internes ?", s'est-il exclamé.

Et de poursuivre : "le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe quand il voit le fonctionnement de ceux qui se réclament de lui".

La cohabitation UMP-R-UMP a également inspiré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a taclé, sur le ton de l'humour, le pro-Copé Christian Jacob, lors des questions au gouvernement. "Monsieur le président du groupe...UMP, c'est bien ça ?", a-t-il lancé, moqueur, sous les huées de la droite.


Les "non alignés" pour une nouvelle élection d'ici trois mois

Quelques heures plus tard, c'était au tour des "non alignés" d'entrer sur scène. Ces membres de l'UMP qui ne se sont prononcés pour aucun des deux candidats à la présidence du parti, menés par Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, ont réclamé, au cours d'une conférence de presse organisée ce mardi, la tenue d'une nouvelle élection pour désigner le président du principal parti d'opposition, avant le "printemps 2013", ainsi qu'un nouveau congrès UMP, d'ici un mois.

"Nous refusons le statu quo. Nous ne voulons pas que la situation se fige", a justifié NKM, avant de demander également "la dissolution du groupe qui est en train de se créer". L'offensive va plus loin puisque ces députés non-alignés ont présenté cette proposition dans une tribune qu'ils veulent faire signer à leur collègue élus UMP mardi après-midi, pour publication mercredi dans Le Figaro.

La journée doit se clôturer par une nouvelle rencontre entre les principaux concernés, Jean-François Copé et François Fillon. Une énième rencontre pour une ultime chance de tomber d'accord sur une solution à la crise qui traverse le parti, alors que l'ultimatum lancé par Nicolas Sarkozy touche à sa fin.

Adrienne Sigel