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Légalisation du cannabis: quand le sulfureux président du Salvador Nayib Bukele commente les propos de François Hollande

Le président salvadorien Nayib Bukele en visite officielle en Argentine, à Buenos Aires le 30 septembre 2024.

Le président salvadorien Nayib Bukele en visite officielle en Argentine, à Buenos Aires le 30 septembre 2024. - Luis ROBAYO

Sur BFMTV, l'ancien président François Hollande a estimé ce lundi que légaliser le cannabis n'entrainerait pas une baisse du trafic. Des propos qui ont fait réagir le président du Salvador.

C'est une réponse pour le moins inattendue. Sur BFMTV ce lundi 4 novembre, l'ancien président de la République François Hollande a estimé que "la proposition de légaliser le cannabis n'entrainerait en aucune façon une baisse du trafic".

"Ce n'est pas l'armée qu'il faut envoyer dans les quartiers (...). On envoie des policiers et des CRS. À nous de faire en sorte qu'ils soient plus nombreux et mieux équipés et mieux encadrés", a poursuivi François Hollande. Une réaction à la proposition du député macroniste Karl Olive qui souhaite envoyer des militaires dans certains quartiers.

Sur X, le président du Salvador Nayib Bukele a réagi en français, en s'opposant aux propos de l'ancien locataire de l'Élysée.

"Légaliser un crime ne réduit pas la criminalité"

Le dirigeant de ce pays d'Amérique centrale a estimé que "la seule manière de réduire la criminalité est de retirer les criminels des rues".

"Légaliser un crime ne réduit pas la criminalité; cela déplace seulement la ligne rouge. (...) L’économie criminelle prospère en franchissant cette ligne rouge, a poursuivi Nayib Bukele.

"Les sociétés doivent choisir ce qu’elles veulent maintenir de l’autre côté de la ligne rouge en fonction de ce qu’elles estiment juste pour leur mode de vie, et non sous la pression des criminels", a-t-il écrit.

Depuis son arrivée au pouvoir au Salvador en 2019, Nayib Bukele mène une politique autoritaire - aidé par son armée - contre les gangs armés sans toujours tenir compte des droits humains, l'état d'urgence s'installant durablement dans le pays, le plus petit d'Amérique centrale.

Dans une interview au magazine Time en août dernier, le dirigeant du Salvador se félicitait que "d'avoir mis sous les verrous 85% des membres de gangs, en nous attaquant à la structure pyramidale de leur organisation."

Matthieu Heyman