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Le "fichage" des élèves musulmans à Béziers suscite un tollé

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Une enquête préliminaire a été ouverte après les propos du maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, indiquant décompter les élèves selon leur religion. Ces propos ont soulevé un vent de protestation parmi Manuel Valls, Christian Jacob, Barbara Pompili.

Robert Ménard a indiqué se servir des prénoms pour établir des statistiques sur les confessions religieuses des élèves de sa commune, lundi soir, dans l'émission Mots croisés sur France 2. Si la mairie a récusé l'idée de fichage, le procureur de la République de la ville, Yvon Calvet, a néanmoins annoncé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte après les propos du maire élu avec le soutien du FN. Une initiative qui a suscité un tollé dans la classe politique.

"Honte au maire" de Béziers

François Hollande a rappelé depuis Ryad que "le fichage d'élèves dans les écoles" était "contraire à toutes les valeurs de la République". "Il y a des principes dans la République et quand ils sont gravement atteints, les tribunaux en sont saisis et des sanctions seront prononcées par les juges compétents", a aussi déclaré le président de la République, lors d'une conférence de presse clôturant sa visite au Qatar et en Arabie Saoudite.

"Honte au maire" de Béziers, a réagi Manuel Valls mardi dans un tweet. "La République ne fait AUCUNE distinction parmi ses enfants", a poursuivi le Premier ministre.

"L'esprit de 1939 est de retour, les mêmes vieux démons et ces balafres faites à la République. La même lâcheté sur des enfants", a tweeté pour sa part la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

"Le fichage ethnique c'est la mise en pratique des idées de l'extrême droite", a renchéri la chef de file des écologistes à l'Assemblée, Barbara Pompili. 

"Un tel fichage est interdit par la loi. Ficher des enfants selon leur religion, c'est renvoyer aux heures les plus sombres de notre histoire", a dénoncé mardi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué.

La laïcité "protège tous les individus, et notamment les enfants à l'école, de toute assimilation à une identité religieuse dont l'histoire a démontré les méfaits", a pour réagi la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem.

"Le fichage ethnique c'est la mise en pratique des idées de l'extrême droite", a renchéri la chef de file des écologistes à l'Assemblée, Barbara Pompili. 

"Tout ça n'a aucun sens"

A l'UMP, le chef de file des députés, s'est félicité que la justice soit saisie. Tout ça n'a aucun sens", a expliqué Christian Jacob. "On est Français, on est républicain, on est sur le sol de la République, à ce moment-là, chacun, quels que soient ses origines, se conforme aux règles de la République, et il n'y a pas de sujet pour savoir d'où on vient", a-t-il déclaré, interrogé dans les couloirs de l'Assemblée.

Le député UMP du Vaucluse, Julien Aubert, s'est montré plus ouvert. "Sur le principe je suis favorable aux statistiques ethniques… Ce qui permettrait d'éviter les professeurs Nimbus qui dans leur coin font ce type de statistiques", a-t-il expliqué à BFMTV.

K. L.