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La classe politique appelle à des "évolutions nécessaires" après la publication du rapport Sauvé

Image d'illustration - Photo du Christ dans l'église Saint-Sulpice de Paris

Image d'illustration - Photo du Christ dans l'église Saint-Sulpice de Paris - ALAIN JOCARD / AFP

La publication ce mardi du rapport choc de la commission Sauvé sur les violences sexuelles au sein de l'Église catholique depuis 1950 en France a déclenché une vague de réactions de la part d'élus politiques.

Plusieurs députés ont appelé mardi l'Eglise catholique à "des évolutions nécessaires", après la publication du rapport de la commission Sauvé qui a révélé l'ampleur des violences sexuelles dans l'Eglise catholique, commises sur des mineurs depuis 1950 en France.

"Si j'étais à la place de l'Eglise catholique, je m'interrogerais sur des évolutions nécessaires comme la chasteté des religieux ou la fin du célibat des prêtres. Il y a des pistes que l'Eglise ferait bien d'explorer en ce début du XXIe" siècle, a déclaré le député Olivier Becht, président du groupe des députés Agir allié de la majorité, en marge d'une conférence de presse.

"Le sursaut doit être à la hauteur du choc"

S'exprimant à "titre personnel comme personnage public et catholique", le chef de file des députés UDI Jean-Christophe Lagarde estime "satisfaisant" et "courageux" ce travail initié à la demande de l'Eglise. Dénonçant le caractère "systémique" de ces "crimes", Jean-Christophe Lagarde considère que "cela doit poser la question à l'Eglise catholique du mariage de ses prêtres".

"Le sursaut doit être à la hauteur du choc", a relevé pour sa part le patron du PS Olivier Faure sur Twitter.

Le patron des députés communistes André Chassaigne a lui salué le travail de Jean-Marc Sauvé, "un grand monsieur" dont il a loué "le souci d'indépendance".

"On peut regretter que la France soit très en retard", a cependant nuancé le député du Puy-de-Dôme. Sur les conséquences pour l'Eglise catholique, "c'est indéniablement un coup et une prise de conscience. Il faut des mesures de contrôle pour que ça ne se renouvelle pas". "Ce n'est pas pour autant que je vais jeter l'anathème sur l'Eglise catholique", a-t-il précisé.

"Que cela ne se reproduise plus"

"Faisons en sorte que cela ne se reproduise plus", a aussi demandé la N.2 des LR, la députée Annie Genevard.

Le rapport révèle un "système institutionnalisé de pédocriminalité", a estimé de son côté le député socialiste Boris Vallaud. Interrogé sur l'idée d'étendre cette démarche à d'autres institutions au contact des jeunes, Boris Vallaud s'est demandé "s'il n'y a pas une singularité que révèle le rapport Sauvé".

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal a fait part de son "effroi" et a suggéré sur Twitter: "ne faut-il pas lever la prescription? (...) et engager le même travail de vérité et de réparation dans tous les métiers liés à l'enfance, sport, éducation, loisirs, maisons de l'enfance?"

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) depuis 1950 a estimé que 216.000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles pendant leur minorité, de la part de clercs ou de religieux et religieuses.

H.G. avec AFP