Kouchner veut supprimer "la pénalisation de la solidarité"

L'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a à nouveau pris position contre le projet de loi asile et immigration, adopté à l'Assemblée en première lecture dimanche soir dernier.
"Je ne l'aurais pas voté", a-t-il déclaré ce lundi sur BFMTV et RMC. Dimanche, il avait déjà pris position contre la loi portée par Gérard Collomb. "J'aurais demandé, vraiment, qu'on supprime toute référence à la pénalisation de la solidarité", a-t-il précisé sur le plateau de Bourdin Direct.
"Vous n'empêcherez pas les gens qui meurent devant vous d'être aidé par n'importe qui!", a martelé Bernard Kouchner, tout en précisant qu'il y avait "bien des choses" dans ce projet de loi "qu'(il) aurait changées".
"Je pense que l'accueil des réfugiés ordonné est une chance"
"Je pense que l'accueil des réfugiés ordonné est une chance pour notre pays et surtout pour l'Europe", a souligné le co-fondateur de Médecins sans frontières. "Il fallait s'acharner à trouver une attitude européenne commune", a-t-il estimé, reconnaissant que ce n'était pas forcément "facile" mais qu'il fallait "s'acharner".
"Je ne propose pas à la France d'accepter un million d'émigrés comme l'a fait courageusement Mme Merkel, mais il faut avoir un autre système", a analysé l'ancien ministre de la Santé et des Affaires étrangères. "On aurait dû partager. (...) Ça fait quelques milliers de plus par pays, ce n'est pas énorme", a-t-il assuré.
"La France a une responsabilité partout"
Bernard Kouchner a néanmoins plaidé pour "une attitude nouvelle", assurant qu'il ne s'agissait pas d'"accepter tout le monde".
"Ceux qui méritent le titre de réfugiés à leurs dépens, qui ne peuvent pas revenir chez eux parce qu'ils mourraient, parce qu'on les emprisonnerait, parce qu'on les torturerait, ceux-là doivent pouvoir arriver plus vite à une décision", a-t-il martelé sur notre antenne.