BPI : Montebourg à nouveau embarrassé

Le ministre du Redressement productif aurait rencontré le patron de Lazard France, Matthieu Pigasse, deux semaines avant que Bercy ne confie à la banque un mandat de conseil pour la BPI.

Malgré le démenti d'Arnaud Montebourg, qui assure n'être jamais intervenu en la faveur de Matthieu Pigasse, la suspicion de conflit d'intérêt autour du patron de la banque Lazard et de sa mission de conseil pour la BPI n'est pas encore enterrée.

Jeudi Le Point, en a remis une couche, affirmant que le ministre du Redressement productif et le numéro deux de la banque Lazard se sont rencontrés à Bercy le 26 juillet autour d'un déjeuner quinze jours avant que la banque ne remporte l'appel d'offres pour la future Banque publique d’investissement.

Ce déjeuner était-il lié à la mission ? Non assurent en choeur les banquiers présents au déjeuner qui affirment que la BPI n'a jamais fait partie des sujets abordés pendant le repas.

Petits arrangements entre amis ?

Las, l'affaire ternit quelque peu l'image du ministre depuis fin août.
Les premiers soupçons de conflit d'intérêt affluent au détour d'une phrase dans Le Nouvel Obs. De ce projet voulu par François Hollande, et piloté par Pierre Moscovici en lien avec Arnaud Montebourg, l'hebdo souligne les liens qui unissent Matthieu Pigasse et le ministre du Redressement productif.

Le Nouvel Observateur rappelle que Matthieu Pigasse est le propriétaire des Inrockuptibles, le magazine qui a recruté comme directrice de la rédaction, Audrey Pulvar... la compagne du ministre du Redressement productif.

La droite s’empare de l’affaire et demande une enquête à la commission des finances de l'Assemblée.

"Je n'ai pas été informé"

Pressé de calmer la polémique, Arnaud Montebourg jure qu’il n’est au courant de rien. "Je n'ai pas été informé de ce choix, je le regrette." déclare-t-il lors de l'université d'été du Medef. "Je ne la connaissais pas [la décision], je l'ai découverte, donc vous comprenez que je ne suis pas très content", a-t-il expliqué.

Interpellé mardi sur le sujet par un député UMP, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a assuré que c’est lui qui a pris la décision et qu"il n'y a "aucun conflit d'intérêt".