"Mes propos ont été mal interprétés": exclu du RN, un député se défend après une déclaration raciste

L'Assemblée nationale lors du discours de politique générale de Michel Barnier le 1er octobre 2024 - Alain JOCARD / AFP
Il était l'une des "brebis galeuses" du Rassemblement national lors des dernières élections législatives. Le voilà désormais député "non-inscrit", contraint de s'expliquer sur ses propos racistes pour "mettre fin aux polémiques". Définitivement exclu du groupe RN vendredi 18 octobre, Daniel Grenon a cherché à clore la séquence dans un communiqué de presse ce mercredi 23 octobre.
"Mes propos ont été mal interprétés, créant des incompréhensions que je regrette sincèrement", soutient Daniel Grenon, assurant que son "intention n'a jamais été de diviser, mais d'ouvrir un débat franc et transparent sur les enjeux qui concernent directement notre quotidien."
"La démocratie exige que l'on puisse échanger librement, même sur des sujets sensibles", ajoute-t-il, alors que le racisme est un délit et non une opinion.
Sa déclaration raciste -"Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir. Ces gens-là n'ont pas leur place dans les hauts lieux"- auprès de l'Yonne républicaine durant l'entre-deux-tours des dernières législatives avait été confirmée par le journal, qui avait enregistré l'échange avec l'élu.
"J'ai confiance en la justice"
Visé par trois plaintes, selon l'Yonne Républicaine, Daniel Grenon appelle à respecter "la présomption d'innocence", s'en prenant à ses adversaires qui "s'érigent en juges". "J'ai confiance en la justice de notre pays et je demeure convaincu qu'elle rendra son verdict en reconnaissant que mes propos ne sont en rien répréhensibles", écrit-il.
Cherchant à rassurer ses électeurs, il assure également que "(s)on exclusion ne remet pas en cause (s)a détermination à défendre les intérêts de (sa) circonscription à l'Assemblée nationale."
En tout cas, celle-ci ne l'empêche pas d’œuvrer avec le RN. Un de ses amendements sur le budget de l'État 2025 a été adopté ce mercredi soir, avant que le parti d'extrême droite ne salue une "victoire", comme l'a rapporté un journaliste de Libération.