Florange : Montebourg salue «l'unité nationale» sur la nationalisation

Arnaud Montebourg a salué mardi l'unité nationale qui se dessine selon lui sur une nationalisation temporaire du site ArcelorMittal de Florange (Moselle). La nationalisation est la solution envisagée par l’État pour sauver le site, le temps de trouver un repreneur.

Selon Arnaud Montebourg, la nationalisation fait un tabac, y compris au sein de l’opposition. Le ministre du Redressement productif a salué mardi « l'unité nationale » qui se dessine selon lui sur une nationalisation temporaire du site ArcelorMittal de Florange (Moselle). Les autorités françaises pressent ArcelorMittal de céder plus d'activités que prévu à l'origine à Florange pour permettre la reprise du site mosellan par un industriel.
« Il y a comme une sorte d'unité nationale qui se construit progressivement autour du projet de nationalisation temporaire », s'est réjoui le ministre du Redressement productif lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, citant plusieurs personnalités d'opposition ayant validé cette idée. Il a évoqué « la proposition que nous formulons aujourd'hui de prise de contrôle public temporaire avec un repreneur industriel qui met lui-même son argent ». Arnaud Montebourg avait annoncé la semaine dernière que le gouvernement avait reçu « deux offres et marques d'intérêt sur un périmètre plus large que celui octroyé par la famille Mittal ».

Lakshmi Mittal reçu mercredi à l'Elysée

Le bras de fer avec le sidérurgiste s'est accentué alors qu'approche la date du 1er décembre, échéance fixée par ArcelorMittal au gouvernement français pour trouver un repreneur des activités qu'il souhaite fermer à Florange. Arnaud Montebourg a ainsi déclaré dans un entretien publié lundi que « nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France », avant de préciser qu'il visait non pas la présence du groupe en France mais ses méthodes. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a quant à lui pressé ArcelorMittal de tenir ses engagements. « Il est important que la discussion avec ce groupe soit la plus franche possible et avec une attente des autorités françaises que les engagements pris soient tenus », a-t-il dit lors d'une conférence de presse. C’est dans ce climat que Lakshmi Mittal devait être reçu en fin d'après-midi par François Hollande à l'Elysée. La nationalisation sera bien sûr au menu des discussions. « Ça fait partie des sujets de la discussion (...) sur ce site », a confirmé François Hollande, avant sa rencontre avec le géant de l’acier.

« Ça ne serait pas la première fois qu'on prendrait une douche froide »

Au lendemain de l'entretien entre Lakshmi Mittal et François Hollande, Arnaud Montebourg recevra à 18h des élus locaux et des représentants syndicaux pour faire le point sur l'avenir du site. « On y va pour essayer d'avoir des réponses, maintenant est-ce que (Arnaud Montebourg) sera en mesure de nous en donner ? C'est une autre question, mais en tout cas, il pourra nous donner la tendance », a ajouté Edouard Martin, délégué syndical CFDT à Florange. « On espère que le délai (pour le dépôt des candidatures de reprise des hauts-fourneaux, ndlr) va être reporté. On croit, on pense que Montebourg n'a pas été aussi loin dans ses propos s'il n'a pas un atout dans sa manche, mais on garde les pieds sur terre, ça ne serait pas la première fois qu'on prendrait une douche froide », a poursuivi le syndicaliste.
Une cinquantaine de sidérurgistes de Florange vont faire le déplacement devant Bercy mercredi, et une poignée d'entre eux comptent camper devant le ministère dans la soirée pour « maintenir la pression » jusqu'à vendredi soir, a déclaré Edouard Martin.

P.G avec Reuters