Municipales: EELV veut capitaliser sur ses bons résultats

Confortés par leurs bons résultats et par la prise de la ville de Grenoble, les écologistes entendent influer davantage sur la politique gouvernementale. Ils veulent aussi profiter du prochain remaniement pour obtenir un ministre supplémentaire.

Europe Écologie-Les Verts est un des grands vainqueurs des élections municipales. Le parti écologiste, qui s'est notamment emparé de la ville de Grenoble, essaie déjà de profiter de ses bons résultats pour modifier le rapport de force au sein de la majorité.

"Plus de social et plus d'écologie": les Verts entendent influencer davantage la politique gouvernementale et espèrent obtenir davantage de ministres écologistes grâce au prochain remaniement imminent.

Une victoire également parisienne

11,8% des voix dans les 262 communes où le parti était présent, gain de la ville de Grenoble et de ses 150.000 habitants au détriment des socialistes... EELV a effacé la déroute de 2012 et le piètre score d'Eva Joly à l'élection présidentielle (2,31%).

Dans la capitale, où les écologistes étaient alliés à la socialiste et nouvelle maire Anne Hidalgo, EELV devrait disposer de 18 représentants au Conseil de Paris, contre neuf lors de la dernière mandature. Dans le 2e arrondissement de la ville, Jacques Boutault a été réélu pour un troisième mandat.

La loi de transition énergétique en ligne de mire

Tous ces bons résultats ont permis à Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d'EELV, d'être très offensive dès dimanche soir. "On a dit à plusieurs reprises à notre partenaire socialiste et au gouvernement dont on est membre -et nous l'assumons- qu'il y avait des choses qui n'allaient pas. Il faut rediscuter d'un certain nombre de sujets, notamment le Pacte de responsabilité et les 50 milliards d'euros d'économies", a-t-elle déclaré.

Les écologistes tentent aussi de profiter des incertitudes qui pèsent sur l'avenir du gouvernement, pour obtenir un troisième ministre, aux côtés de Cécile Duflot et Pascal Canfin. Ils espèrent pouvoir ainsi pouvoir peser sur les orientations du projet de loi de transition énergétique, qui devrait être présenté à la mi-avril.

Le Parti de gauche intéressé

Il reste à savoir si l'exécutif, et particulièrement François Hollande, sera prêt à donner plus de poids à son allié vert. Il pourrait être obligé de le faire car à la gauche du PS, on rêve d'élargir l'alliance grenobloise Parti de gauche-EELV au niveau national. Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, ne dit pas autre chose: "C'est au écologistes de dire 'stop, ça suffit' parce que si eux font bouger le curseur, alors une autre coalition est possible et on pourra aller vers une politique de gauche."

Pour l'heure, les Verts ne veulent cependant pas d'un renversement des alliances. La stratégie mise en place par EELV, à savoir participer au gouvernement socialiste tout en gardant sa liberté critique, semble plaîre aux électeurs. "Le Parti de gauche croit qu'on va être leur bouée de secours", ironisait cette semaine un député écologiste.

M. K. avec AFP