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Camille Bedin, les bébés Sarko à l'épreuve des urnes

La permanence de la liste UMP Changeons Nanterre.

La permanence de la liste UMP Changeons Nanterre. - -

NOUVELLE TETE #2 - A 28 ans, l'UMP Camille Bedin gère un budget de campagne de plus de 100.000 euros. Son territoire: Nanterre, où la droite - qui n'avait pas atteint le second tour - fait de la figuration.

>> Dans quelques mois, ils seront maires, conseillers municipaux, auront pris du poids dans leur parti, ou seront de retour à la case départ. BFMTV.com dresse une série de portraits des jeunes pousses des municipales. Voici le deuxième épisode.

A Nanterre, son pari est celui de David contre Goliath. Face à la gauche, la candidate UMP Camille Bedin a peu de chances de briller lors des élections de mars prochain. Pour rappel, aux dernières municipales de 2008, le candidat PCF Patrick Jarry l'avait emporté au premier tour, avec 56,4% des suffrages exprimés. Un score sans appel. Pourtant, à 28 ans, diplômée de Sciences-Po et de l'Essec, Camille Bedin, fraîchement nommée secrétaire générale adjointe de l'UMP, se sent capable d'un coup d'éclat. Entretien.

De quand date votre engagement en politique?

Je me suis engagée quand j’avais 18 ans, en 2004-2005. Je viens d’une famille de gauche, mais à l’époque je ne me reconnaissais pas dans la politique de Lionel Jospin et de ses 35 heures. Ni dans celle de Jacques Chirac d’ailleurs. Sincèrement, c’est le volontarisme de Nicolas Sarkozy qui m’a décidée à franchir le pas.

Un événement en particulier a décidé de votre engagement?

Mon engagement a plutôt été progressif, du milieu associatif au politique. Mais si je devais citer un événement en particulier, ce serait les émeutes de 2005 en banlieue. J’ai alors créé une association pour faciliter l’accès aux jeunes des banlieues à Sciences-Po. Parallèlement, Nicolas Sarkozy tenait un discours - qui a fait écho à mon engagement - sur la discrimination positive, les internats d’excellence, etc. J’ai pris ma carte à l’UMP quand il est devenu président du parti [en novembre 2004].

> SES MODELES EN POLITIQUE

Quelles sont vos "grandes figures" politiques?

Je n’en ai pas. Evidemment, j’admire certaines grandes figures politiques. Mais je ne suis pas de ceux qui se revendiquent en particulier de Charles De Gaulle, ou de François Mitterrand pour les sympathisants de gauche, par exemple. Je suis plus guidée par l’action. L'action, aujourd’hui.

De quelles personnalités politiques êtes-vous proche?

Je fais partie de ce que l'on appelle la génération Nicolas Sarkozy, mais je ne suis pas non plus gaga de tout ce qu’il fait. Mais j’aime son volontarisme, son envie et son énergie.

Qui vous a mis le pied à l’étrier?

J’ai été coachée de loin par Eric Cesari, le directeur général de l'UMP et élu dans la ville voisine de Courbevoie. Puis, plus tard, Jean-François Copé m’a nommée secrétaire générale adjointe. Pour être honnête, je veux aussi citer Xavier Bertrand qui m’a fait entrer au Bureau politique de l’UMP. Pourquoi moi? Peut-être parce que j’ai travaillé avec conviction sur certaines thématiques comme les banlieues, le soutien scolaire, etc. Vous en connaissez beaucoup des personnalités à l’UMP qui sont montées au front sur ce type de sujets?

Qui vous a poussée à être candidate?

Personne, je me suis battue pour l’être! Et cela n’a pas toujours été simple. Une jeune femme qui s’attaque à une ville comme Nanterre, au début cela fait sourire et puis, ensuite, cela agace un peu. On entend quoi de ses opposants dans ces moments-là? Des phrases du type 'elle a couché pour réussir'. Il faut passer au-dessus de ce genre de remarques, bien au-dessus, sinon on ne fait plus rien. Je fais mon travail, et le travail paie.

> SON AGENDA

De quoi vit-on quand on fait campagne?

Je n’ai jamais été payée pour mon engagement politique et militant. Jamais, zéro. Et il est hors de question que j’en vive un jour. Si je suis élue maire de Nanterre, ce sera effectivement un travail à temps plein, rémunéré pour cela. Mais en dehors d’un poste d’élu, il me paraît nécessaire de poursuivre ma propre carrière. Je m’occupe du développement numérique dans une société d’éducation (soutien scolaire) et cela me procure une indépendance morale et financière. Il ne serait pas sain de dépendre de l'amitié d'un camp politique qui ne durera pas toute la vie…

Quelle est votre vision de la campagne?

Moi, je m’attache à défendre l'égalité des chances, la mixité, la sécurité et le bien-être des habitants de Nanterre. Valoriser cette ville qui vit aujourd’hui repliée sur elle-même.

Un dossier que vous portez tout particulièrement?

Il y a un projet auquel je tiens particulièrement: il s'agit de la construction d’une école au cœur des quartiers, une école d’excellence. Notamment au primaire où tout se joue.

>> Voir son programme

Qui travaille avec vous?

Une équipe d’une dizaine de personnes qui se réunit deux fois par semaine travaille avec moi. La moyenne d’âge est très jeune, autour de la trentaine. Pas de postes bien répartis, mais certains gèrent plus le projet et d’autres l’activité militante. Et je gère un budget (dans la limite d'un plafond de dépenses pour les candidats) de 105.000 euros jusqu’au premier tour.

Vous vous voyez où dans trois mois?

Maire de Nanterre, je serais très heureuse! Je mesure l’influence que l’on peut avoir sur le cours des choses à ce poste: améliorer le quotidien, le bien-être des habitants. C'est une grosse responsabilité de réussir à faire de la politique autrement.

Et dans 10 ans?

Je n’aime pas ce genre de questions...

Ministre de l’Education?

Cela aurait l’air de quoi de le prétendre aujourd’hui, à 28 ans? Mais oui l’éducation est une thématique qui m’intéresse et je continuerai à travailler dessus.

>> Voir la carte des municipales de 2008

Hélène Favier