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Villeneuve-sur-Lot: le front républicain a peu aidé l'UMP

Etienne Bousquet-Cassagne et Marine Le Pen à Villeneuve-sur-Lot

Etienne Bousquet-Cassagne et Marine Le Pen à Villeneuve-sur-Lot - -

Il semble que le front républicain appelé pour faire barrage au FN n'ait qu'incomplètement contribué à la victoire de Jean-Louis Costes (UMP). Il a battu le candidat FN dimanche dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne.

Le jeune candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne, qui a obtenu le score important de 46,24% des suffrages, tout en échouant à devenir le troisième député frontiste, a pour sa part reconnu "une défaite au goût de victoire".

"Seuls contre tous, nous progressons de manière considérable, ce qui est de très bon augure pour les échéances électorales à venir", a ajouté l'étudiant en BTS commerce de 23 ans. Il a reçu dans la foulée des résultats un coup de téléphone de félicitations de la présidente de son parti, Marine Le Pen, qui l'a fait pleurer d'émotion.

Le nouveau député, maire de Fumel et ancien candidat malheureux face à Jérôme Cahuzac en 2012, a pour sa part remarqué que la poussée du FN "est un message envoyé à la classe politique et surtout à la politique économique du gouvernement qui fait des ravages". Il a aussi remercié aussi les électeurs de gauche "d'avoir voté pour notre candidature et de ne pas avoir choisi d'avoir sur ce territoire un député du Front National".

Hollande va "tirer les leçons"

Le président François Hollande a commenté brièvement le scrutin depuis Amman, en Jordanie : "Nous aurons à tirer toutes les leçons de ce scrutin et du premier tour et du second tour", a déclaré le chef de l'Etat.

Le parti socialiste, dont le candidat Bernard Barral avait été éliminé au premier tour dimanche dernier, alors que 17 candidats se présentaient au total, avait été le premier à reconnaître l'élection du candidat UMP. Assez largement avant l'annonce des résultats officiels, le maire PS de Villeneuve-sur-Lot Patrick Cassany a ainsi publié un communiqué dans lequel il indiquait "prendre acte de l'élection de Jean-Louis Costes".

L'élu villeneuvois estime que "cette élection clôt une séquence politique et électorale que nous subissons depuis le 2 avril dernier", jour où Jérôme Cahuzac a reconnu avoir un compte en Suisse, après avoir démissionné du gouvernement.

"Le soi-disant front républicain est mort"

Pour le Parti socialiste, dans un communiqué signé du premier secrétaire Harlem Désir et de Christophe Borgel, secrétaire national aux élections, la victoire de Jean-Louis Costes a été rendue possible "par l'esprit de responsabilité et le sens républicain des citoyens et formations de gauche qui ont permis ce barrage".

Mais ils ont estimé que la droite devait "renoncer au ni-PS, ni-FN et sortir de son inacceptable ambiguïté vis-à-vis de l'extrême droite". "A force de renvoyer dos à dos le FN et le PS, Jean-François Copé rend plus difficile le vote républicain pour faire barrage au Front national", estiment-ils.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a observé que le candidat FN "a recueilli les voix d'électeurs de droite mais aussi d'électeurs de gauche, ce qui vient confirmer que cette notion de front républicain ne repose sur aucune réalité".

La présidente du FN, Marine Le Pen, a réagi à la proclamation des résultats en déclarant dans un communiqué que "le soi-disant +front républicain+ est mort".

Cahuzac vit un "calvaire"

En tout état de cause, les électeurs ne se sont pas fortement mobilisés, quoique mieux qu'au premier tour (47,53% d'absention contre 54,12% la semaine dernière), et surtout, un pourcentage élevé d'entre eux (14,25%) a voté blanc ou nul.

Jérôme Cahuzac lui-même n'est, à sa manière, pas resté absent dimanche. Il a d'abord téléphoné au journaliste du Monde Patrick Roger, rapporte celui-ci sur lemonde.fr. Disant vivre "un calvaire", l'ex-ministre a notamment qualifié de "fariboles" des accusations portées par les socialistes locaux selon lesquelles il aurait "savonné la planche" au candidat socialiste Bernard Barral, éliminé au premier tour.

Son ami Lamine Boukhari, qui a voté pour lui par procuration dimanche matin, a indiqué à un correspondant de l'AFP, après les résultats, que l'ancien ministre "regrette tout ce qui s'est passé". "Il a de la peine pour les militants, il va en appeler certains dans les prochains jours pour s'excuser, il est encore moralement très touché", a ajouté M. Boukhari, assurant que M. Cahuzac "n'a jamais appelé à voter FN ni à faire battre Barral au premier tour comme certains du PS l'ont dit". Lui a qualifié cette accusation de "dégueulasse".

Sipa Media avec AFP