Européennes: une participation en légère hausse en France

Les électeurs français ont boudé les urnes pour les élections européennes. - -
Les électeurs français ont boudé les urnes dimanche, pour les élections européennes. L'abstention a atteint 57,57%. Elle est toutefois inférieure au record de 2009 (59,37%). Cela correspond à un taux de participation de 42,43%. Les résultats doivent encore être proclamés par la commission nationale de recensement des votes.
L'abstention avait été de 36,45% au premier tour des municipales le 23 mars et de 37,87% au second tour le 30 mars.
Sans grande surprise, l'abstention a battu tous les records en outre-mer, 82,95% des électeurs ne s'étant pas rendus aux urnes. En Corse elle a été de 64,48%. Le Limousin a été l'une des régions où l'abstention a été la moins importante, 49,55%. En revanche, en Alsace, région à forte vocation européenne, l'abstention était supérieure à la moyenne nationale, 58,04%.
Si pour Frédéric Dabi, de l'Ifop "ces chiffres confirment une tendance lourde de l'abstention pour le scrutin européen", Bruno Jeanbart d'OpinionWay considère que "visiblement, il y a une petite tendance à la hausse (de la participation) qui n'est pas propre qu'à la France".
24% de votants chez les 18-24 ans
Depuis les premières élections européennes de 1979 où l'abstention était de 39,3%, celle-ci a régulièrement progressé pour ce type de scrutin, à l'exception de 1994. En 2004, elle était de 57,2%.
Selon Frédéric Dabi, toutes les catégories d'électeurs sont touchées par l'abstention, à l'exception des personnes les plus âgées et des retraités. Les 18-24 ans ont été seulement 24% à aller voter, indique-t-il. Bruno Jeanbart observe de son côté que l'abstention est très disparate dans le pays mais que l'on a le plus voté dans les zones les plus favorisées ainsi que dans celles qui votent traditionnellement à droite.
Plusieurs enquêtes réalisées dans la journée montrent d'ailleurs que l'abstention et le vote FN ont été le choix d'une part importante des plus modestes, des moins diplômés et des plus jeunes.
Des élections qui n'ont pas intéressé
Par ailleurs, selon l'Ifop, les abstentionnistes n'ont pas voté d'abord parce que ces élections ne les intéressent pas (23%), pour manifester leur mécontentement à l'égard des partis politiques (16%), pour manifester leur mécontentement à l'égard de l'UE (15%) ou parce que leur vote n'aurait, selon eux, pas d'impact sur la situation en France (10%).
Les abstentionnistes répondent également qu'ils ne sont pas suffisamment informés sur cette élection (20%), que cela ne changera pas grand chose à leur vie quotidienne (17%) ou qu'ils ne sont pas à l'endroit où ils sont inscrits sur les listes électorales (16%), ajoute Harris Interactive.
Au vu du niveau de l'abstention, a jugé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, "on ne peut pas tirer des enseignements (...) qui viendraient ici dire que le Front national est devenu le premier parti de France, ce qui n'est pas aujourd'hui la réalité".