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Européennes: l'UMP s'attaque à l'espace Schengen

La frontière entre la France et l'Espagne, tous deux membres de l'espace Schengen. L'UMP n'exclut pas de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen, faute de "progrès sérieux" en matière d'immigration (Photo d'illustration)

La frontière entre la France et l'Espagne, tous deux membres de l'espace Schengen. L'UMP n'exclut pas de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen, faute de "progrès sérieux" en matière d'immigration (Photo d'illustration) - -

Dans son programme pour les élections européennes, présenté ce jeudi, l'UMP affirme vouloir une Europe "à géométrie variable" et n'exclut pas une suspension de la participation de la France aux accords de Schengen.

L'UMP lance l'offensive européenne en vue du scrutin du 25 mai. Malgré des dissentions internes, le parti dirigé par Jean-François Copé doit désormais faire la différence: les sondages le donnent au coude-à-coude avec le Front national.

Dans son programme, présenté officiellement jeudi, le parti dirigé par Jean-François Copé évoque une Europe "à géométrie variable", "plus pragmatique et plus efficace", afin de "permettre aux pays qui veulent avancer plus vite et plus loin ensemble de pouvoir le faire".

L'UMP cite plusieurs exemples de "coopérations à géométrie variable" pour répondre à "ces imperfections": "sur les questions d'immigration avec les États du Nord de la Méditerranée", "dans le domaine nucléaire avec le Royaume-Uni et la Finlande", "avec l'Allemagne et les pays nordiques dans le domaine du développement des industries électroniques et de communication".

Un commissaire européen à l'Immigration

Mais surtout, le parti de Jean-François Copé réaffirme son opposition à tout nouvel élargissement de l'Union européenne. Il revendique également "la sanction, la suspension ou même l'exclusion" de l'espace Schengen d'un "Etat défaillant" en matière de contrôle des frontières, et rappelle son "opposition à l'entrée dans l'espace Schengen de la Roumanie et la Bulgarie". "Sans progrès sérieux dans les 12 mois, nous pourrions suspendre la participation de la France aux accords de Schengen".

Le sujet compte beaucoup à l'UMP, qui propose d'ailleurs la création d'un poste de "commissaire européen à l'Immigration, à la tête d'une agence européenne de l'espace Schengen, chargée de l'harmonisation des politiques des visas, des échanges de données, du droit d'asile".

Ca n'est pas la première fois que l'UMP s'attaque à Schengen. En 2012 déjà, Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection, avait menacé de suspendre la participation de la France aux accords. "Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant", déclarait-il à l'époque. Une ligne pourtant contestée par François Fillon: dans une interview au Point jeudi, l'ancien Premier ministre affirme que la France "n'a absolument pas les moyens de sortir de Schengen".

A. K. avec AFP