Déserteur à l'Assemblée et omniprésent à Barcelone, Valls proche de la démission?

Manuel Valls va-t-il démissionner de son poste de député de l'Essonne pour se consacrer pleinement à la course à la mairie de Barcelone? C'est la question qui se murmure dans les couloirs de l'Assemblée nationale depuis plusieurs semaines. L'ancien Premier ministre n'y aurait été vu que quatre fois en quatre mois. "Manuel qui?" ironise même Philippe Gosselin, député LR de la Manche.
A Barcelone, en revanche, Manuel Valls est de tous les meetings, de tous les dîners mondains. Mercredi, note ainsi RTL, il a été aperçu à Saragosse pour la présentation d'un livre qu'il a préfacé. Selon la même source, le lendemain, il était à Cordoue. Il donne en parallèle des cours dans une prestigieuse école de commerce de Barcelone. Si sa candidature pour la mairie de la capitale de Catalogne n'est pas encore officielle, l'ex-Premier ministre a fait savoir dans un communiqué transmis à la presse qu'il ferait connaître sa décision mardi prochain.
"C'est une question de jours", notait déjà L'Express auquel Valls a confirmé son désir de "changer de vie". Candidat malheureux à la primaire socialiste en janvier 2017, rallié sur le fil à Emmanuel Macron, victorieux d'une courte tête dans sa circonscription en juin de la même année: il faut dire que les derniers mois ont été difficiles pour celui qui a également été ministre de l'Intérieur lors du dernier quinquennat. De quoi expliquer cette envie de retourner à ses racines, de reprendre sa carrière loin de la France et du bilan de François Hollande, dans la ville où il est né et auprès de sa nouvelle dulcinée, l'héritière Susana Gallardo.
Une pétition
Présent d'un côté, absent de l'autre: l'attitude désinvolte du député Valls fait en tout cas jaser sur les bancs de l'Hémicycle. Tant et si bien que Farida Amrani, conseillère municipale La France insoumise à Evry et ancienne rivale, a lancé une pétition pour demander sa démission au motif que "l'Essonne ce n'est pas Barcelone".
"Je lui demande de faire le choix entre mener sa campagne et respecter les électeurs de sa circonscription en étant présent à l'Assemblée nationale", martèle-t-elle sur notre antenne.
Le texte a déjà été signé par 10.000 personnes.
"Il prendra sa décision le moment venu"
De son côté, l'entourage de Manuel Valls appelle à temporiser. Harold Hauzy, son ex-conseiller, rappelle ainsi qu'il "a porté la loi sur le non-cumul des mandats en tant que ministre de l'Intérieur dans le mandat précédent". Et ajoute qu'il "prendra sa décision le moment venu, il faut lui faire confiance".
Si Manuel Valls venait à démissionner, une législative partielle devrait avoir lieu dans sa circonscription.