Delphine Batho quitte le PS pour prendre la tête d'un parti écologiste

Delphine Batho quitte le PS pour prendre la tête d'un parti écologiste. - Lionle Bonaventure - AFP
Il y a eu Manuel Valls, Benoît Hamon, Aurélie Filipetti, et plus récemment Jean-Yves Le Drian. De nombreux anciens ministres ont quitté le Parti socialiste depuis la défaite cinglante de la présidentielle, et un dernier nom vient s'ajouter à la liste: celui de Delphine Batho. Dans un entretien au Monde, la députée des Deux-Sèvres explique partir "sans regrets", mais dénonce au passage le tournant "conservateur" pris par son ancienne formation politique.
"Cela fait un moment que je ne me fais plus d’illusions. J’ai proposé un tournant, pour faire du PS une force écologiste et féministe. Un autre chemin, conservateur, a été choisi. Mais je ne suis pas dans une obsession revancharde. Ma vie et ma tâche sont ailleurs", explique-t-elle au quotidien du soir.
Génération écologie, 2.000 adhérents
Après 24 ans passés au PS, l'ancienne ministre souhaite se consacrer désormais à l'écologie, et prendra en septembre la tête du parti centriste Génération écologie, qui compte 2.000 adhérents. Elle prendra la suite d'Yves Piétrasanta. Concernant son mandat à l'Assemblée nationale, elle ne siégera plus au sein du groupe Nouvelle gauche mais parmi les non-inscrits.
"L’écologie est la question historique de ce siècle", poursuit Delphine Batho. "L’écologie est partout dans la société, mais elle n’est plus nulle part dans le paysage politique. Mon objectif est de faire de Génération écologie le parti d’une révolution non violente, celui de l’écologie intégrale".
Une "petite mafia politique"
Interrogée sur l'engagement écologiste des autres formations, Delphine Batho estime qu'Europe Ecologie - Les Verts "n’a pas échappé aux travers des vieux appareils. Il ne détermine pas ses décisions politiques en fonction de cette cause".
"Il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour… C’est difficile de donner du crédit à des changements de logos, à des slogans, quand on déplore l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou que l’on ne se prononce pas pour l’interdiction du glyphosate, pour citer des exemples récents", a-t-elle avancé à propos du Parti socialiste.
Olivier Faure "surpris" de cette décision
Interrogé sur Franceinfo ce mercredi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, s'est dit "surpris" de sa décision. "Je cherche la cohérence de ce geste", a-t-il déclaré. "En janvier elle était candidate à la tête du Parti socialiste, là elle nous dit qu'elle le quitte parce qu'elle trouve qu'il faut une offre qui soit plus écologiste et plus féministe, elle le fait à un moment où c'est précisément le tournant écologique des socialistes", a-t-il développé.
La candidature de Delphine Batho à la tête du PS avait été rejetée faute d'un nombre suffisant de parrainages. Elle avait alors dénoncé un parti devenu "une petite mafia politique".