Cyberharcèlement: le gouvernement veut responsabiliser les plateformes

Mounir Mahjoubi n'est plus secrétaire d'Etat chargé du Numérique car il s'est déclaré candidat pour prendre la mairie de Paris. - Ludovic Marin - AFP
Dans les poches ou dans les sacs, les smartphones accompagnent notre quotidien, offrant un accès quasi-permanent à Internet. Portail de l’information et des échanges, le web peut également devenir le pire cauchemar des internautes.
"Aujourd’hui, on n’a jamais eu autant d’actes de harcèlement, de racisme et d’antisémitisme en ligne", a fait valooir ce jeudi sur France Inter le secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi qui a dévoilé les pistes d’action du gouvernement pour lutter contre le cyberharcèlement.
Sanctionner les plateformes
La loi, qui sera présentée au deuxième trimestre 2019, tend notamment à "faciliter la façon de signaler et détecter ce genre de contenus haineux. Le premier objectif est qu’ils disparaissent le plus vite possible. Plus les insultes restent longtemps en ligne, plus elles blessent", a-t-il expliqué. Pour réguler intelligemment les flux de messages publiés sur Internet, et particulièrement via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, instagram…), le secrétaire d’Etat veut s’attaquer à la racine du problème: les plateformes.
"Aujourd’hui, les pouvoirs sont entre les mains des plateformes. Ce sont elles qui suppriment les contenus et qui maîtrisent le tempo. Le plan d’action nous permettra de contrôler le temps qu’elles mettront à supprimer les contenus insultants et en cas de manquement de les sanctionner. C’est important car elles ont une responsabilité particulière", a-t-il prévenu.
Identifier les auteurs de contenus haineux
Mounir Mahjoubi a également tenu à faire passer un message aux auteurs de cyberharcèlement: "Il faut qu’ils sachent que nous les retrouvons. A chaque fois qu’on a mené une enquête, même s’ils avaient publié anonymement, on les a identifiés." Toutefois, le traçage prend du temps, "plusieurs mois", a-t-il indiqué.
"Le plan d’action permettra donc d’accélérer les transmissions de l’information sur l’identité de la personne et d’améliorer la collaboration avec la justice pour bloquer effectivement le compte, le site et les sites miroirs à venir. Le temps est primordial. Quand on donne le temps au harceleur, on lui donne les clés d’Internet".
Le week-end dernier a éclaté le scandale de la "Ligue du LOL", ternissant un peu plus l’image des réseaux sociaux. Cette affaire, qui soulève la question de la culture de la raillerie et des contenus haineux sur Internet, met également en lumière les ravages que peuvent entraîner les harceleurs sur la vie privée de leurs victimes.