Christiane Taubira: "Je ne plaide pas pour le pétard pour tous"

Invitée à s'exprimer sur la question de la dépénalisation du cannabis, la Garde des Sceaux s'est déclarée de nouveau ouverte à l'organisation d'un débat, prenant ainsi le contre-pied du Premier ministre Manuel Valls.

Elle se déclare volontiers "pour" le débat. Même si son chef de file est contre. Invitée de BFM Politique ce dimanche soir, Christiane Taubira a tenu à rappeler sa position sur la dépénalisation du cannabis. 

"Un sujet de société doit être traité par la société" a répété la ministre de la Justice.

Une prise de position qui risque de ne pas passer inaperçue auprès du Premier ministre Manuel Valls qui s'est toujours montré fermement opposé à toute ouverture du débat. Interrogée sur cette divergence de d'opinion avec son chef de gouvernement, la Garde des Sceaux s'est montrée pour le moins gênée, sur nôtre plateau, se murant quelques secondes dans le silence. 

"Je ne plaide pas pour le pétard pour tous"

Dans le détail, Christiane Taubira est en fait revenue sur la réforme pénale, entrée en vigueur le 16 octobre, qui permet désormais aux policiers d'infliger directement une amende, sans passer par un tribunal, pour les petits délits. Concrètement, un fumeur de cannabis pris en flagrant délit peut désormais être directement sanctionné par une amende, sans devoir se présenter devant le juge. Une nouveauté pour laquelle la ministre a été vivement critiquée.

"Souvent, on me fait des procès. Je viens de Guyanne, sur la route des cartels, j'ai pu voir les dégâts que causent les drogues, je me suis intéressée à ce sujet très tôt", a déclaré la ministre. "Quand 40% d'une génération consomme du cannabis, il n'est pas responsable" de fermer les yeux a-t-elle encore déclaré. "Incontestablement il faut débattre", a-t-elle encore ajouté.

La ministre a toutefois tenu à tempérer, espérant que les jeunes "préfèrent un bon verre de jus de fruit ou un bon bouquet de fleurs qui consolent l'âme".

Sans en dévoiler plus sur son souhait personnel, Christiane Taubira a estimé qu'il était de sa responsabilité de s'occuper du problème.