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Politique

Christiane Taubira dans ONPC: "Je n'ai pas avalé de couleuvres"

Christiane Taubira sur le plateau de On n'est pas couché, sur France 2, le 6 février 2016.

Christiane Taubira sur le plateau de On n'est pas couché, sur France 2, le 6 février 2016. - Capture d'écran France 2.

Christiane Taubira était l'invitée, samedi soir, de Laurent Ruquier, sur le plateau de On n'est pas couché, sur France 2.

Les "petites phrases" dont sont si friands les réseaux sociaux n'étaient pas légion samedi soir sur le plateau de On n'est pas couché, avec Christiane Taubira dans la peau de l'invité politique, pourtant très en verve. Pourtant, Twitter a vibré tout au long de l'émission au rythme des envolées de l'ancienne ministre, qui a répondu parfois avec âpreté aux questions de Léa Salamé et de Yann Moix. Esquivant avec art certaines questions.

> La déchéance nationale

"Je souhaite l'échec de cette disposition", a-t-elle d'abord assuré. "Il ne faut pas abîmer notre Constitution (...) C'est ce qui fait que nous tenons". Et "Si ça ne passe pas je dis tant mieux." Concluant: "Je ne suis pas sûre d'avoir raison, mais je suis absolument sûre que ce qui se prépare n’est pas acceptable". "J'estime que la gauche n'a pas à assumer la responsabilité d'inscrire dans la constitution une pareille mesure". 

> Manuel Valls

Attaquée d'emblée sur ses relations avec Manuel Valls, l'ancienne ministre de la Justice a balayé la question d'un "Il n'y a jamais eu de guerre avec Manuel Valls". Et "Il faut se dégager de cette obsession Valls-Taubira, Taubira-Valls". Plus tard dans l'émission, l'ancienne garde des Sceaux a ajouté "Il y a des désaccords mais il y a une relation d’amitié entre le Premier ministre et moi. Il y a des goûts culturels en commun".

> François Hollande

En désaccord avec François Hollande sur la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a refusé de critiquer le chef de l'Etat dont elle a salué les "comportements et les mots" au moment des attentats de 2015, confiant cette inquiétude: "J'ai eu des frissons de penser que ce puisse être un autre président à ce moment-là."

> Son bilan

"Je n'ai pas avalé de couleuvres", a lancé Christiane Taubira, interrogée sur son bilan au gouvernement. "Je n'ai jamais dit que j'avalais des couleuvres. Je n'en ai pas avalé. Le travail dans un gouvernement, c'est un travail d'équipe". Report de la réforme sur la justice des mineurs, loi sur le renseignement... Christiane Taubira a défendu point par point ses quatre ans au poste de ministre de la Justice. Répondant à Yann Moix qui lui demandait pourquoi elle n'avait pas quitté le gouvernement plus tôt, elle a assuré: "On ne démissionne pas tous les matins, on se bat".

> Le terrorisme

Répondant indirectement à la phrase de Manuel Valls sur les terroristes, "comprendre c'est déjà excuser", Christiane Taubira a déclaré: 'l'important c'est de comprendre pour agir". Interrogée sur la radicalisation dans les prisons, elle a s'est défendue, arguant que "15% des personnes radicalisées le sont en prison. Cela veut dire que 85% des autres se radicalisent ailleurs !". Rappelant que les frères Kouachi ne s'étaient pas radicalisés en prison. Une radicalisation qui, selon l'ancienne ministre se passe sur Internet. "Internet est un lieu extrêmement actif". 

> Les primaires

Interrogée sur les primaires gauche, Christiane Taubira est restée évasive, assurant que "selon la logique de la cinquième République, le président sortant est le candidat naturel de son camp". Mais aussi: "Les primaires font partie de la vie démocratique". A la question sur un éventuel soutien à Arnaud Montebourg, elle a assuré: "je ne suis pas en train de m'engager pour Arnaud Montebourg". Et "Cette fixation sur la personne, ce n'est pas l'histoire de la gauche. la gauche c'est le débat. il y a une espèce de contamination bonapartiste. mais ce n'est pas la gauche. La gauche périt de cela". 

> Son livre

Critiquée, assez maladroitement, par Yann Moix ("on est passé de la garde des Sceaux à Lagarde et Michard qui auraient fumé des joints"), Christiane Taubira a répondu "je trouve qu'il y a un très grand mépris dans votre propos". Interrogée sur le titre de son livre "pourquoi Murmures à la jeunesse?", Christiane Taubira a lancé "Je pense que si je chuchotais vous écouteriez un peu plus. Dans ces hurlements, je choisis de baisser le ton".

Clouant sur place Yann Moix, et Laurent Ruquier Christiane Taubira a aussi expliqué une phrase de son livre sur le "le chant des coraux": "Vous n'avez jamais entendu le chant des coraux, tant pis pour vous".