Ayrault recadre Montebourg

Mise au point de Jean-Marc Ayrault ce vendredi matin, un premier ministre à l'autorité parfois contestée, mais qui tente de couper court à tout changement de cap. - -
Une ligne politique et une seule. Jean-Marc Ayrault a martelé ce vendredi sur RTL qu’il n’y avait « qu'une ligne politique au gouvernement, pas deux. Et il n'y en aura pas deux. Chacun est donc responsable et solidaire de cette politique du gouvernement », a précisé le Premier ministre, recadrant au passage son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg : « Je n'ai pas aimé que l'on conteste la politique du gouvernement », a déclaré le Premier ministre à propos de l'interview accordée mardi dernier par celui-ci au Monde.
Pas question d’abandonner « le sérieux budgétaire »
Cette ligne est celle du « redressement » et de la maîtrise des comptes publics, pas la « ligne de l'austérité », a fait valoir le chef du gouvernement en réponse aux objections émises dans Le Monde par Arnaud Montebourg et à celles de la ministre du Logement, Cécile Duflot, qui l'a également contestée. « Le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus sérieux. Il est absurde et dangereux », a notamment déclaré le ministre du Redressement productif, qui a cependant assuré qu'il visait la politique de l'Union européenne, pas de la France. Il n'en a pas moins été rappelé à l'ordre en conseil des ministres mercredi dernier par le président François Hollande, a précisé Jean-Marc Ayrault, qui a de nouveau défendu le « sérieux budgétaire » au nom de l'indépendance du pays.
« Je n'ai pas envie, demain, que si nous abandonnions le sérieux budgétaire, c'est-à-dire la réduction de la dette et des déficits, nous soyons dans les mains des marchés financiers », a dit le Premier ministre. « Si on fait ça, c'est parce qu'on ne veut pas non plus que la Commission européenne, et pas seulement les marchés, nous impose notre politique ». « Nous sommes peut-être vent de face mais justement (...) quand on est vent de face, ce n'est pas le moment d'oublier le cap », a-t-il conclu. « Le cap, c'est celui du redressement. C'est dur, c'est difficile, ça demande du courage mais nous atteindrons le but ».