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Politique

Après Collomb, quels ministres pourraient être tentés par les municipales? 

Sébastien Lecornu et Benjamin Griveaux.

Sébastien Lecornu et Benjamin Griveaux. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les choses sont claires en ce qui concerne le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb: il sera candidat à Lyon aux municipales de 2020. Certains de ses confrères du gouvernement pourraient bien l'imiter sous peu et annoncer leur candidature au scrutin.

Dans un entretien accordé à L'Express, qui paraît ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé son intention de quitter à terme, en l'occurrence après les élections européennes du 26 mai prochain, le gouvernement pour faire campagne en vue de la reconquête de la mairie de Lyon aux élections municipales de 2020. Et il ne pourrait s'agir que du "premier de cordée" à agir en ce sens au sein du gouvernement. Ils sont en effet nombreux à briguer, officieusement ou officiellement, un fauteuil de maire. 

Paris intéresse deux membres du gouvernement 

Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, l'a dit clairement le 11 septembre dernier au Parisien: il "réfléchit" à tenter de ravir Paris à Anne Hidalgo. Cependant, il ne prendra pas sa décision avant le printemps. Pour autant, ça n'a pas empêché l'institut IFOP pour le JDD ce dimanche de jauger ses chances dans le cadre d'un éventuel premier tour: il semble à l'instant T, soit 18 mois avant le scrutin, le mieux placé parmi les candidats hypothétiques de La République en marche. Il a ainsi été mesuré à 23 points, soit autant que la maire actuelle. 

L'étude d'opinion a aussi voulu quantifier les chances d'un autre ministre potentiellement candidat à la mairie de Paris: Mounir Mahjoubi. Hélas pour lui, le secrétaire d'Etat au Numérique, a plafonné à 20 points dans ce sondage. Cependant, l'homme semble optimiste, et fait peu mystère de ses volontés. Dans Le Figaro, le 17 septembre dernier, il affirmait: 

"De nombreuses personnes m'y encouragent… Et je ne suis pas insensible à leurs appels. Je fais partie des hyperinvestis sur le projet de structuration du mouvement à Paris et la création des idées pour la capitale… Mon histoire de vie, mon expérience d'entrepreneur et au gouvernement font que je peux être un bon candidat pour Paris. Mais ça n'est pas encore le moment d'en parler."

Celui qui fut lié au Parti socialiste, au point de travailler étroitement pour Ségolène Royal et François Hollande, expliquait aussi dans cette interview qu'il comptait représenter l'alternance par rapport à la maire PS. "Cela fait dix-sept ans que nous avons la même majorité! Les habitudes se sont installées, l'exigence et l'innovation se sont usées", a-t-il lancé. 

Darmanin veut retrouver Tourcoing 

Si ces deux personnages ne se cachent pas, ils ne sont pas encore candidats pour autant. Un autre a sauté le pas. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, a officialisé, dès mai dernier, son envie d'essayer de reprendre les commandes de la mairie de Tourcoing, où il est premier adjoint depuis son arrivée au gouvernement et dont il avait été élu maire en 2014, si "le président (l') y autorise". Cette déclaration a écarté du même coup la possibilité, murmurée dans la sphère politique, de le voir se présenter à Lille. 

Dans La Voix du Nord, le 29 août dernier, il en disait plus long sur son rapport à Tourcoing:

"Je suis trois fois par semaine dans ma commune, j’y suis tous les week-ends, j’y habite et je continue à m’énerver quand les panneaux ne sont pas droits… Nationalement, je ne manque pas une occasion de mentionner Tourcoing. Je n’ai jamais oublié d’où je viens. Si malheureusement il y avait un arbitrage à faire, Tourcoing ne sera pas oubliée."

Ministres et candidats? Une option improbable 

Christophe Castaner, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et délégué général de "la République en marche", n'en est pas là. Mais il frétille à l'idée de concourir à la mairie de Marseille, où l'indéboulonnable Jean-Claude Gaudin passera la main en 2020. Le 6 septembre dernier, au micro de France Bleu Provence, il a glissé: "Évidemment, je m'y intéresse, mais je ne suis pas candidat à la mairie de Marseille à l'heure qu'il est, devant vous, parce que je suis dans l'action."

Il pourrait bien avoir fort à faire et se trouver en face d'un cador de la politique nationale: Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci n'a toutefois pas fait connaître clairement ses intentions. 

Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, lorgne, selon Le Parisien ce mercredi, quant à lui sur la commune de Vernon, dans l'Eure. Il a déjà été maire de la commune normande entre le 5 avril 2014 et le 4 décembre 2015, date à laquelle d'autres responsabilités exécutifs l'avaient poussé à rétrograder à la position de premier adjoint. 

Mais pourront-ils faire campagne en tant que ministres? La chose paraît peu probable. Les modalités de départ indiquées par Gérard Collomb sont parties pour faire école. "Je pense que les ministres qui veulent être candidats aux municipales de 2020 devraient pouvoir quitter le gouvernement après la bataille des européennes", a confié le ministre de l'Intérieur à L'Express, sous-entendant un départ autour du 26 mai 2019. Notre éditorialiste, Laurent Neumann, estimait d'ailleurs sur notre antenne mardi que le choix de Gérard Collomb "posait quand même une jurisprudence pour tous les autres ministres" se cherchant une municipalité. 

Robin Verner