BFMTV
Politique

À Oxford, Marion Maréchal fait le lien entre gilets jaunes et pro-Brexit 

Marion Maréchal-Le Pen - AFP

Marion Maréchal-Le Pen - AFP - -

Malgré une manifestation d'une centaine de personnes contre sa venue, la nièce de Marine Le Pen est intervenue face à des étudiants de la prestigieuse université d'Oxford au Royaume-Uni.

Une centaine de personnes ont manifesté mardi après-midi à Oxford, en Angleterre, contre la venue de l'ancienne députée française d'extrême droite Marion Maréchal, invitée à débattre avec des étudiants.

"Dites-le fort, dites-le clairement, Le Pen n'est pas la bienvenue ici", ont scandé les manifestants, lançant des "Honte à vous!" aux étudiants qui allaient écouter le discours de la petite-fille du cofondateur du Front national, devenu Rassemblement national, Jean-Marie Le Pen.

"Les gilets jaunes, très similaires à vos Brexiters"

Pendant son discours d'une vingtaine de minutes en anglais, l'ancienne élue du Vaucluse devenue directrice d'une école de sciences politiques à Lyon, a appelé à la formation d'une "nouvelle élite", qui se "reconnectera avec le peuple". Marion Maréchal a comparé les gilets jaunes français aux militants britanniques pro-Brexit devant l'association des étudiants du club de débat de l'université d'Oxford. 

"Les gilets jaunes sont très similaires à vos Brexiters", a lancé Marion Maréchal devant la salle de 500 places, comble, d'Oxford Union, un club de débats de la prestigieuse université. "Nous sommes au milieu d'un mouvement populiste", a-t-elle ajouté, et "derrière le mot populiste, il y a le mot peuple. Des gens qui ont été abandonnés, des gens qui ne sont pas représentés".

Marion Maréchal a ensuite balayé la question du Frexit d'un revers de manche, expliquant que "ce débat n'est pas sur la table en France". Elle a lancé une pique au président français Emmanuel Macron qui "ne fait rien sans en référer à l'Allemagne".

"On leur donne de la crédibilité"

En février 2015, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté à Oxford contre la venue de la tante de Marion Maréchal, Marine Le Pen, l'actuelle cheffe du Rassemblement national. En novembre dernier, c'est la participation de l'ex-conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, Steve Bannon, qui avait déclenché des protestations.

"À une époque où l'extrême droite est en hausse en Europe, y compris au Royaume-Uni, je trouve que c'est totalement inacceptable" (d'inviter Marion Maréchal), a déclaré Rabyah Khan ce mardi, la présidente du Parti travailliste d'Oxford. Elle a également jugé "très préoccupant" le fait que le club de débats lance des invitations de manière répétée à des figures de l'extrême droite.
"Oxford Union a l'habitude d'inviter des fascistes, des politiciens de l'ultra-droite et à chaque fois qu'ils viennent et s'expriment, on leur donne de la crédibilité", a dit l'un des manifestants, Giles Ungpakorn, 65 ans, membre de l'association antiraciste Stand up to Racism. 

Maya Thomas était quant à elle présente pour manifester avec deux amis afin de défendre l'invitation faite à la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. "Nous croyons à la liberté d'expression et de débats", a-t-elle déclaré.
Jeanne Bulant avec AFP