Voitures brûlées: le gouvernement attaqué par le FN sur sa communication sélective

Les voitures brûlées du réveillon - BFMTV
Le traditionnel bilan des voitures brûlées de la Saint-Sylvestre est tombé hier tard dans la soirée: 650 mise à feu directes cette année. Un phénomène “contenu” selon le ministre de l’Intérieur, qui se félicite d’une baisse de 20% sur les cinq dernières années...en omettant de noter la hausse significative de 8% des mises à feu directes par rapport à l’an dernier.
Un choix d’angle de vue remarqué par Le Monde ce matin et dénoncé par le Front national ce midi, mais que l’on justifie dans l’entourage du ministre par le fait que l’an dernier était un réveillon particulier, difficilement comparable aux autres années. Dans un contexte post-attentats, les gens étaient beaucoup moins sortis dans les rues le soir du 31 décembre 2015, et les violences urbaines avaient -logiquement- baissé.
Des voitures brûlées non comptabilisées
Toutefois, ce n’est pas le seul point notable dans le bilan des voitures brûlées donné par Bruno Le Roux: il est en effet le premier ministre de l’Intérieur à parler de "mises à feu directes", là où ses prédécesseurs parlaient plus simplement de voitures brûlées. Une terminologie qui a son importance: les mises à feu directes n’incluent pas en effet tous les véhicules endommagés par propagation du feu. Soit les dommages "collatéraux".
Donc dire que le bilan des voitures brûlées est cette année de 650 véhicules... ce n’est aussi qu’une partie de l’iceberg. Quand on additionne les véhicules mis à feu directement (650) mais aussi les véhicules qui ont brûlé par propagation du feu (295), il y a eu cette année...945 voitures brûlées.
Là aussi, le ministère se défend de toute “volonté de dissimuler”, explique son porte-parole à BFMTV. “Le chiffre des mises à feu directes est un indicateur très pertinent, car il correspond aux faits délictuels. Mais quelle que soit la hausse, quelles que soient les dégradations, cela fait toujours beaucoup trop de victimes. Ces faits ne sont pas tolérables, et leurs auteurs doivent être recherchés et répondre de leurs actes devant la justice.”