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Police-Justice

Voies sur berges à Paris: les opposants contestent la piétonisation en justice

Les voies sur berge rive droite en début d'année, avant la fermeture à la circulation automobile.

Les voies sur berge rive droite en début d'année, avant la fermeture à la circulation automobile. - Wikimedia Commons

Saisie par des riverains, commerçants et associations, la justice doit se prononcer ce lundi sur la piétonisation de la voie Georges Pompidou sur décision de la mairie de Paris. Les opposants réclament sa réouverture à la circulation des voitures.

Le bras de fer se déplace devant la justice. Votée il y a deux mois par le conseil de Paris, la piétonisation des voies sur berges continue d'alimenter les débats. Une décision déjà critiquée par l'opposition de droite, contre laquelle une quinzaine de riverains, commerçants et associations ont décidé de saisir le tribunal administratif de Paris. Ils attaquent l'arrêté de piétonisation de la voie Georges Pompidou et réclament sa réouverture.

Les opposants mettent notamment en avant l'enquête publique qui en août dernier avait émis un avis consultatif défavorable au projet. La commission d'enquête publique alertait notamment sur les "reports de circulation entraînés par la fermeture de la voie sur berge" qui pourrait affecter "de manière significative un secteur plus large". Les opposants déplorent notamment le manque de concertation autour de la piétonisation. Les commerçants des quartiers concernés se mobilisent aussi contre la mesure, souligne Le Figaro.

"On travaille dans le bruit et la pollution. Ne pouvant plus circuler en voiture, mes clients ne viennent plus", explique ainsi au quotidien Didier Bru, gérant d'un magasin de jardinage pour qui les quais hauts sont devenus "un no man's land". 

Un enjeu de santé publique pour Anne Hidalgo

Au début du mois, le Medef fustigeait également l'augmentation du temps de trajet pour les entreprises, qui aurait doublé, selon un sondage auprès de ses adhérents. Un rapport du Comité technique de suivi dévoilé par le préfet de police la semaine dernière soulignait lui aussi une augmentation du trafic de sept minutes le matin mais ne relevait pas d'impact en soirée. Le rapport n'a à ce stade pas non plus constaté de "variation significative" de la circulation en banlieue.

Pour défendre son projet, Anne Hidalgo avait mis en avant l'enjeu de santé publique et l'amélioration de la qualité de l'air. Airparif va lancer ce mercredi une première campagne pour analyser l'évolution de la qualité de l'air après la fermeture de la voie Georges Pompidou. Une étude qui sera menée grâce à 80 points de mesure à Paris et en proche banlieue. Le comité technique de suivi du préfet de police doit quant à lui suivre l'évolution de la piétonisation durant six mois, durée de la phase de test des voies sur berge sans voitures.

C. B