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Police-Justice

Val-de-Marne: 250 chats menacés à la suite de lotos clandestins

L'organisation de loteries clandestines ont permis de financer plusieurs associations de défense des chats à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne).

L'organisation de loteries clandestines ont permis de financer plusieurs associations de défense des chats à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne). - Pixabay CC Hermann

Une mère et ses trois filles organisaient des loteries illégales pour financer leur association qui venaient en aide à des chats abandonnés. Elles auraient récolté au moins 300.000 euros.

Les 250 chats de l’association "Bon Œil Bon Chat" dans le Val-de-Marne pourraient prochainement connaitre un sort funeste. Les félins ont tous été recueillis par une mère de famille, aidée par ses trois filles. 

Mais pour s’occuper de toute ces matous, les quatre femmes sont suspectées d’avoir mis en place un système de financement dénoncé dans une lettre anonyme conduisant en janvier à l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Pour récupérer des fonds, des loteries ont été organisées à Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, officiellement au profit de quatre associations de sauvegarde des chats. L’argent ainsi récolté permettait de régler les frais de vétérinaire et la nourriture.

Pas plus de six loteries par an

Ce qui pose d’avantage problème aux enquêteurs du Service central des courses et jeux (SCCJ) à Nanterre (Hauts-de-Seine), ce ne sont pas les loteries elles-mêmes. La loi limite tout de même leur tenue à six par an, au-delà il faut les déclarer au fisc et payer un impôt.

En réalité, la mère et ses trois filles, dont l’une est conseillère municipale à Bonneuil, n’auraient à aucun moment déclaré la tenue de ces lotos et auraient largement dépassé la limite de six lotos par an.

Comme le rapporte Le Point, les enquêteurs ont découvert que ces lotos s'étaient tenus, en moyenne, trois fois par mois depuis 2012, puis toutes les semaines à partir de l'année 2015. Au total, un peu plus de 300.000 euros auraient ainsi été récoltés en moins de trois ans. 

Un avenir incertain pour les chats

Depuis l’interpellation des organisatrices dimanche dernier, les bénévoles du refuge sont inquiets pour leurs pensionnaires. "On ne va plus pouvoir les nourrir. Il faut que les gens viennent les adopter avant que la SPA passe. Les chats sont vaccinés, castrés. Ils sont heureux ici. C’est vraiment un cauchemar," témoigne l’un d’entre-eux au Parisien.

De son côté, la Société protectrice des animaux nie son intention d’euthanasier les félins. Elle rappelle ainsi qu’elle a "inscrit dans ses statuts ne pas avoir recours à l’euthanasie, sauf raisons vétérinaires et comportementales définitives".

A ce jour, le sort des 250 chats n’est pas scellé. Quant à Floriane Chamignon et ses trois filles, leurs gardes à vue ont été levées lundi. Elles pourraient être à nouveau convoquées pour la suite de l’enquête loin d’être close. "Il va falloir exploiter les documents comptables saisis, retracer les flux d’argent et procéder sans doute à de nouvelles auditions", a commenté une source judiciaire contactée par Le Point.

Hervine Mahaud