Un médecin trop généreux devant la justice

Le Dr Poupardin dans le studio de RTL - -
Présenté comme le "médecin au grand cœur", "le robin des bois des médecins" ou encore "le médecin des indigents", le Dr Poupardin était convoqué mercredi au Tribunal des affaires de sécurité sociale de Créteil pour avoir délivré des ordonnances non conformes à quelques dizaines de patients entre avril 2007 et mars 2008. La CPAM évalue son préjudice à 2.612 euros et lui réclame en sus une pénalité de 4.000 euros. "C'est un acharnement, un harcèlement", a réagi mercredi le médecin à la retraite sur RTL.
Des patients en longue maladie
Au cœur du conflit des ordonnances dites "bizones" réservée à des patients en longue maladie (cancer, sida, sclérose en plaques...). Celles-ci sont composées de deux parties : en haut, les médicaments liés à l’affection grave, et pris en charge à 100%, et en bas les traitements habituels sans rapport avec la maladie.
Le docteur Poupardin, lui, prescrivait tous les médicaments à ses patients en affections longue durée dans la partie haute. Ce qui revenait à leur faire bénéficier systématiquement d’une prise en charge totale par la sécurité sociale.
"Impossible de découper un patient en tranches"
Une initiative qu'il assume à 100% :"On ne soigne pas des dossiers médicaux. Le patient est un tout". Et d'expliquer que s’il a toujours refusé de remplir la partie basse des ordonnances, "c’est qu’elle pollue l’activité des médecins. Par exemple, vous avez quelqu’un qui souffre d’un cancer des os, et s’est fait une entorse de la cheville. Où est-ce qu’on met les antalgiques ? Haut ou bas ? C’est impossible ! (…) impossible de découper un patient en tranches".
Didier Poupardin a réaffirmé avant l'audience que son "combat" contre "l'arbitraire" et la "bureaucratie" était "juste, scientifique et éthique".
Une pétition a été lancée par de nombreux médecins mais aussi élus, comme le maire de Vitry ou la sénatrice Laurence Cohen afin de soutenir le médecin et son combat "pour l'accès aux soins".
Le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Créteil a mis sa décision en délibéré au 24 octobre.