Un ancien de la socgen raconte sa version de l'affaire kerviel

L'ancien PDG de la Société générale, Daniel Bouton (en haut), et l'ancien trader Jérôme Kerviel (en bas). Selon un livre que publie l'ex-directeur de la communication de la banque, Hugues Le Bret, l'ancien patron de la SocGen a été la cible d'une vengeanc - -
PARIS (Reuters) - Daniel Bouton, l'ancien PDG de la Société générale, a été la cible d'une vengeance de Nicolas Sarkozy furieux d'avoir été tenu à l'écart lors de la découverte de la perte de 4,9 milliards d'euros en janvier 2008, estime dans un livre l'ancien directeur de la communication de la banque.
Hugues Le Bret, qui a démissionné lundi de son poste de PDG de Boursorama, relate aussi dans son ouvrage qu'en pleine affaire Kerviel, Daniel Bouton a dû être traité dans une clinique du sommeil.
"Il était en manque de sommeil total. Après des semaines sans dormir ou presque, et une situation de stress au-delà de la normale, le diagnostic du médecin a été clair: 'syndrome d'hypersensibilité'", écrit Hugues Le Bret dans "La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial", à paraître jeudi aux éditions "Les Arènes".
"Daniel (Bouton - NDLR) a pris tellement de coups sur la tête, si longtemps, avec un tel niveau de stress, qu'il a pété une durite", lit-on encore dans les extraits publiés mardi par Le Monde.
Jérôme Kerviel a été condamné mardi à cinq ans de prison dont trois fermes. Le tribunal a aussi condamné l'ancien trader à rembourser 4,9 milliards d'euros à la SocGen.
Hugues Le Bret rappelle aussi comment BNP Paribas, l'éternelle rivale de la SocGen, a tenté de profiter de l'affaire Kerviel pour lancer une nouvelle offensive sur la banque.
"Les équipes et agences de communication de BNP Paribas continuent de cogner sur la banque", raconte encore l'ex-directeur de la communication. "Ils espèrent gâcher l'augmentation de capital, faire douter les investisseurs."
Daniel Bouton a fini par démissionner de ses fonctions de président de la Société générale en avril 2009, se disant la cible d'attaques et de pressions répétées.
""Il (Nicolas Sarkozy - NDLR) ne réagit pas en homme d'Etat qui chercherait à préserver l'une des grandes banques du pays en équilibre sur un fil, mais en homme humilié d'avoir été écarté de la gestion de la crise", précise Hugues Le Bret à propos du président de la République. "Il en fait une affaire personnelle."
Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot