Un an ferme pour le surveillant pénitentiaire qui avait introduit des téléphones dans une prison

- - La maison d'arrêt des Hauts-de-Seine, à Nanterre - AFP
Un surveillant pénitentiaire de 30 ans a été condamné ce jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir, au printemps 2018, introduit dix téléphones dans la maison d'arrêt de Nanterre où il travaillait, en échange de mille euros.
Le 31 mai 2018, à la suite d'une dénonciation anonyme, un sac contenant dix téléphones et des chargeurs est découvert sous des déchets, dans la poubelle d'un bureau réservé aux surveillants de la maison d'arrêt. Lorsque les enquêteurs visionnent les enregistrements de vidéosurveillance, ils constatent qu'un seul surveillant est entré dans le bureau au cours des heures qui précèdent.
"J'avais des dettes"
"Sur le coup, j'ai pas du tout réfléchi", "j'avais des dettes", a déclaré ce jeudi à la barre le surveillant, qui a été suspendu de ses fonctions puis radié. "Je regrette énormément ce que j'ai fait", a-t-il ajouté.
Le trentenaire, qui a été condamné pour corruption passive et tentative de remise d'objet à un détenu, a reconnu avoir accepté de déposer le sac dans cette poubelle, à la demande d'un ancien détenu avec qui il s'était lié d'amitié.
Un ancien détenu condamné à 3 ans ferme
Ce dernier, âgé de 34 ans, a expliqué à l'audience qu'il avait lui-même été contacté par téléphone, depuis la maison d'arrêt de Nanterre, par un prisonnier dont il n'a pas voulu révéler l'identité. Il a été condamné à trois ans de prison ferme pour corruption et complicité de tentative de remise d'objet à un détenu.
Un troisième prévenu était présent jeudi, un ex-détenu âgé de 37 ans, qui était auxiliaire chargé du ménage au sein de la prison. Le matin des faits, il avait vidé la poubelle où devaient se trouver les téléphones. A l'audience, il a nié toute implication, mais il a été condamné à 18 mois de prison.
"C'est extrêmement grave. Quand on prête serment dans l'administration de la justice, on s'engage à agir avec probité", a déclaré la procureure, requérant un an de prison contre le surveillant, deux ans contre le détenu et six mois à un an contre l'ancien auxiliaire.