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Police-Justice

Taxi attaqué par un homme radicalisé: ce que l’on sait de l'enquête après les mises en examen

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Le suspect de 30 ans et trois membres de son entourage ont été mis en examen ce lundi 22 juillet dans le cadre d'une information judiciaire ouverte, notamment pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

L'enquête progresse. Un homme de 30 ans, connu pour sa "radicalisation" islamiste a été mis en examen et placé en détention provisoire, a annoncé le Parquet national antiterroriste (Pnat) ce lundi 22 juillet. Il avait été arrêté après avoir attaqué, dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 juillet, un chauffeur de taxi près du Mans. Trois autres personnes ont été mises en examen. Deux d'entre elles ont été écrouées.

• Tentatives d’égorgement, fuite et traque de 48 heures

Dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 juillet, un chauffeur de taxi a été violemment attaqué par l’un de ses clients dans la région du Mans. Le jour des faits, le suspect s'est muni "de deux armes à feu et de munitions, d’un couteau, d’une feuille de boucher ainsi que de scotch" puis a a appelé "une centrale de réservation pour être pris en charge par un taxi", a détaillé le parquet national antiterroriste dans un communiqué ce lundi 22 juillet.

"Sous la menace d’une arme de poing, il exigeait du chauffeur de taxi qu’il se rende dans un endroit isolé de la Ferté-Bernard (Sarthe), où il l’entravait avec de l’adhésif."

Au cours du trajet, l’homme a tenu des propos favorables au Hamas et a fait part de sa radicalisation au chauffeur. Il a par la suite contraint le taxi à descendre de la voiture puis l’a entravé aux pieds et aux mains avec de l’adhésif avant de tenter de l’égorger, d’après le témoignage du chauffeur qui a pu s'échapper dans des "circonstances qui restent à préciser", a rapporté le Pnat. Le suspect a pour sa part soutenu "qu'il s'agissait d'une blessure accidentelle due à un mouvement de défense de la victime".

Après les faits, ce dernier a pris "la fuite à bord du taxi" et le lendemain matin, est monté dans un train en direction des Yvelines "où une amie avec qui il était en lien depuis plusieurs années et qui semblait partager son idéologie, le prenait en charge, lui trouvant notamment un logement pour se dissimuler".

Le suspect, rapidement identifié grâce au téléphone qu'il avait utilisé pour appeler le taxi, a été retrouvé puis interpellé 48 heures plus tard dans les Yvelines dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 juillet.

• Une "idéologie radicale"

L'homme soupçonné de la tentative d’assassinat "était sorti du centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe le 26 juin où il était détenu depuis près de trois ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun", selon le Pnat.

C’est au cours de sa détention qu’il a développé "une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente" a précisé le Pnat.

À sa sortie de prison, une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) lui avait été notifiée par le ministère de l'Intérieur. Il devait se présenter quotidiennement au commissariat de police proche de son domicile.

Selon les premières investigations, les jours précédant l'agression, il a "acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l'idéologie djihadiste (du groupe) de l'État islamique dans des lieux publics au Mans".

"Après avoir constaté la présence de forces de sécurité intérieure lors de repérages, il renonçait à son projet et s'orientait vers l'attaque d'une entreprise", a ajouté le Pnat.

• Le suspect et trois personnes mis en examen

Ce lundi 22 juillet, le parquet national antiterroriste a indiqué avoir ouvert une information judiciaire, notamment pour tentative d’assassinat, séquestration et vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Quelques heures plus tard, le Pnat a annoncé la mise en examen et le placement en détention provisoire du suspect, un homme de 30 ans connu pour sa "radicalisation" islamiste, pour enlèvement, séquestration, tentative d'assassinat, vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Trois autres personnes de son entourage, un homme et deux femmes âgés de 20 ans à 49 ans, ont été mises en examen après avoir été présentées à un magistrat instructeur. L’une d’elles a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placée en détention provisoire.

Une femme, mise en cause et soupçonnée d’avoir partagé avec le suspect un projet de départ pour rejoindre une organisation terroriste, a été mise en examen et écrouée pour association de malfaiteurs terroriste. Enfin, une troisième personne a été mise en examen pour abstention volontaire d’empêcher un crime. Elle n’a pas été placée en détention provisoire.

Au cours de l'enquête, 12 personnes ont été interpellées. Les gardes à vue de huit d'entre elles ont été levées sans suite à ce stade, selon le Pnat.

Maxime Brandstaetter avec Charlotte Lesage