Sète: un père soupçonne son ancien gendre d'avoir tué sa fille puis maquillé sa mort en suicide

Police. (Photo d'illustration) - FRED TANNEAU / AFP
C'est une double affaire sur fond de triangles amoureux. Comme l'indique Le Parisien ce lundi, René Chicard vient de porter plainte contre son ex-gendre Rémy Chesne, qu'il soupçonne du meurtre de sa fille. La mort de cette dernière, Nadège Chesne, est survenue il y a huit ans. Alors que celle-ci avait été retrouvée pendue dans le garage de sa villa sétoise, l'enquête avait conclu au suicide. Mais la mise en examen pour assassinat de Rémy Chesne dans une autre affaire, qui rappelle la première, a convaincu le père de famille, qui n'avait jamais adhéré à la thèse du suicide, de déposer plainte.
D'une affaire à l'autre
Le 5 juillet 2009, le corps Nadège Chesne, alors âgée de 38 ans, est découvert au bout d'une corde dans la maison où elle vit aux côtés de son mari, âgé de 52 ans, et de leur fille de onze ans. Sur un établi, une curieuse lettre. Il ne s'agit pas d'un message d'adieu, puisqu'elle n'y parle ni de son suicide ni de son enfant. En revanche, la lettre décrit une relation adultère. Quelques heures avant sa mort, Nadège Chesne s'était justement confiée à son mari: elle l'avait trompé au cours d'une soirée entre collègues, à l'hôpital de Sète où elle exerçait son activité.
Quelques années plus tard, le 17 juillet 2014, une dépouille est mise au jour dans une grotte creusée dans le Mont Saint-Clair, aux environs de Sète. L'individu a été tué de deux balles de fusil et son corps a été brûlé. Il s'agit de Patrick Isoird, un agent hospitalier de 49 ans, avec lequel la défunte Nadège Chesne avait eu une aventure. Rémy Chesne a été mis en examen pour "assassinat". Il est soupçonné d'avoir abattu son rival après l'avoir attiré dans un piège grâce au concours de sa maîtresse de 32 ans, qui se trouvait avoir également eu une liaison avec l'agent hospitalier.
Les analyses du légiste reviennent à la surface
Lors d'une reconstitution du crime tenue vendredi dernier, la jeune femme a reconnu avoir ligoté et bâillonné la victime, sous la contrainte de Rémy Chesne, avant de s'éclipser. Rémy Chesne l'avait rejointe vingt minutes plus tard environ, selon elle. "Quand je suis rentrée chez moi, je ne dormais plus car j’ai compris que Rémy s’est servi de moi et m’a entraînée dans une histoire terrible juste pour se venger", avait-elle dit au juge en janvier dernier selon Le Parisien. Elle aussi se trouve mise en examen.
C'est cette nouvelle affaire, semblant faire écho à la mort de sa fille, qui a poussé René Chicard a porté plainte. Son avocat a pointé les éléments troublants de ce dossier. Evoquant l'aspect lacunaire de la dernière lettre attribuée à Nadège, il a demandé une analyse graphologique (on n'en a effectué aucune pour l'instant). De plus, il a expliqué que selon les constations du médecin légiste à l'époque, il avait été établi que quelqu'un avait serré à plusieurs reprises la corde déjà passée au cou de la victime avant de la fixer sur une poutre. La défense, quant à elle, a répondu qu'il n'y avait aucun élément nouveau dans le dossier.