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Police-Justice

Séquestration dans un hôpital de Marseille: que s'est-il vraiment passé?

L'hôpital Nord de Marseille, où des infirmières ont été menacées dans la nuit du 12 au 13 août dernier, par un patient armé.

L'hôpital Nord de Marseille, où des infirmières ont été menacées dans la nuit du 12 au 13 août dernier, par un patient armé. - -

Des infirmières auraient été séquestrées à l'hôpital Nord de Marseille, par un patient armé, dans la nuit du 12 au 13 août dernier.

Que s'est-il passé à l'hôpital Nord de Marseille, dans la nuit du 12 au 13 août dernier? Des infirmières ont-elles été, comme l'affirme ce jeudi La Provence, séquestrées par un patient armé?

Il est 2 heures du matin, dans la nuit du 12 au 13 août, quand un patient opéré d’une blessure par balles, touché quelques jours plus tôt dans un bar, sort de sa chambre, pistolet à la main. Il menace d’abattre le premier qui bouge. L'homme est convaincu que ses agresseurs le cherchent partout pour l’exécuter. Il séquestre alors des infirmières dans la salle de soins. L’une d’elles parvient in extremis à prévenir discrètement la sécurité puis la police, qui arrête l’individu sans son arme.

Peur des représailles

Les infirmières décident de ne pas porter plainte par peur des représailles. Mais aussi à cause du climat qui règne dans les couloirs. "On comprend que le personnel ait peur lorsqu'il y a eu des violences", témoigne ainsi Sophie Papachristou, secrétaire générale Sud Santé, "mais on sent qu'ils sont briefés. C'est vraiment un ressenti qu'on a de cette chappe de plomb, où le personnel parle difficilement parce qu'ils ont été briefés".

La direction réfute l’idée d’une prise d’otages -comme le titre La Provence-, et préfère parler d’une simple menace. Pour Jean-Michel Budet, directeur adjoint de l'AP-HM, "on a procédé à l'expulsion d'un malade, qui était détenteur d'une arme à feu et qui menaçait verbalement le personnel en disant 'si tu révèles la présence de cette arme, on saura se souvenir de toi', des menaces assez classiques dans ce genre de milieu".

Aucune plainte déposée

Le forcené n’a jamais été inquiété. Aucune plainte n'a été déposée. Il n'y a pas eu de dégâts matériels non plus. Et puis aucune trace de l’arme. L’homme, dont l'identité est pourtant connue, est donc reparti de l’hôpital en toute liberté.

"Les soignants qui ont été victimes de l’agression n’ont pas porté plainte car ils ne voulaient pas donner leur identité par peur des représailles", assure l'AP-HM.

Cette révélation a fait sortir de ses gonds Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille, qui a martelé qu'il "réclame sans cesse des effectifs supplémentairse" pour la ville.

"Rester prudent"

"La transparence doit être faite mais il faut rester prudent", a plaidé ce jeudi matin Marie-Arlette Carlotti, ministre en charge des personnes handicapées, candidate à la primaire PS pour les municipales à Marseille, en direct sur BFMTV. "J'en ai assez de voir Marseille réduite à son insécurité", a-t-elle indiqué, affirmant que l'histoire n'a jamais été tue mais qu'elle avait été, au contraire, évoquée lors de la visite sur place du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à Marseille où un infirmier avait été agressé à l'hôpital de La Conception.

Magali Rangin avec Igor Sahiri et Alexis Pluyette et Antoine Sarrailh