Sciences Po Bordeaux: une enquête administrative lancée après des messages haineux sur un groupe étudiant

Illustration d'étudiants. - AFP
Après la publication de messages haineux par des élèves de première année, la direction de Sciences Po Bordeaux a déposé un signalement auprès du tribunal judicaire, a fait savoir l'école à BFMTV.com ce jeudi 14 décembre. De son côté, le parquet de Bordeaux a confirmé avoir reçu ce signalement, précisant que le dossier "est actuellement à l’étude", selon nos informations.
Ces messages ont été retrouvés dans une conversation de groupe qui avait été créée à l'été 2023 sur le réseau social Instagram, pour permettre aux nouveaux étudiants de faire connaissance. Le dirigeant de l'établissement a également réclamé l’ouverture d’une enquête administrative au rectorat, a confirmé ce dernier à BFMTV.com.
"La région académique a été informée dès le début de l’affaire par la direction de Sciences Po avec laquelle elle est en contact régulier", précise le rectorat, qui ajoute que "l’enquête administrative sera menée par l’établissement qui bénéficiera, s’il le juge nécessaire, de l’expertise juridique des services régionaux".
L'alerte lancée par les syndicats
Rapidement après le lancement du groupe, certains étudiants ont publié des messages racistes, homophobes et sexistes.
"Cela allait de la blague de mauvais goût à des propos qui relèvent d’un racisme profond. À un moment donné, la dynamique a échappé à beaucoup avec des déclarations très problématiques, de nature antisémite, négrophobe", a expliqué Dominique Darbon, le directeur de Sciences-Po Bordeaux à nos confrères de Sud-Ouest.
Parmi les messages échangés, des sorties antisémites, telles que "les juifs ne prendront qu'une seule douche dans leur vie", selon nos confrères de France 3 Nouvelle-Aquitaine.
L'affaire arrive aux oreilles des syndicats, qui se regroupent et alertent la direction de l'établissement. "Quand nous avons réalisé l’ampleur de ce qui se passait, l’ensemble des présidents(e)s d’asso a décidé la mise en place d’un groupe de travail interassociatif et syndical pour traiter le problème", a témoigné Bastien Ballet, élu UNEF au conseil d’administration, auprès de France 3.
"On a suffisamment de connaissances en sciences sociales pour savoir que l’humour qui contribue aux oppressions n’est pas tolérable", a ajouté auprès de France 3 Louisa Ramdani, élève en 1ère année à Sciences Po Bordeaux et membre de l'UNEF.
Un travail commun salué par la direction de Sciences Po Bordeaux: "Permettez-moi en tout premier lieu de vous remercier pour votre sens des responsabilités et pour votre mobilisation immédiate contre ces propos", a déclaré le directeur dans son mail adressé aux élèves et au personnel de l'établissement, selon plusieurs médias.