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Police-Justice

Reclus de Monflanquin: Thierry Tilly condamné à dix ans de réclusion

La propriété de Monflanquin, dans le Lot-et-Garonne, dans lequel la famille Védrines a vécu recluse, sous l'emprise du "gourou" Thierry Tilly.

La propriété de Monflanquin, dans le Lot-et-Garonne, dans lequel la famille Védrines a vécu recluse, sous l'emprise du "gourou" Thierry Tilly. - -

Thierry Tilly, qui a ruiné une famille de notables du Sud-Ouest sous son emprise pendant des années, a été condamné mardi par la cour d'appel de Bordeaux à dix ans de prison, la peine maximale.

Dix ans de réclusion, c'est la peine prononcée mardi à l'encontre de Thierry Tilly, pour avoir ruiné une famille de notables à Monflanquin, dans le Sud-Ouest.

La cour a suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé dix ans, soit deux de plus que lors de sa condamnation en première instance. Elle a par ailleurs confirmé sa condamnation à cinq ans de privation des droits civiques et civils.

Thierry Tilly est accusé d'avoir escroqué la famille Védrines et de les avoir dépouillés de leurs biens entre 2000 et 2009 pour un montant d'environ 5 millions d'euros.

"C'est la durée de la peine de réclusion qu'il a infligée à la famille de Védrines", avait déclaré l'avocat général Pierre Bellet, lors du procès en octobre 2012, en se prononçant en faveur de la peine maximum encourue.

"Embrigadement" psychique

Dans ses réquisitions, Pierre Bellet avait décrit la palette de techniques manipulatoires dont il a usé, entre 1999 et 2009, pour mettre "en état d'embrigadement" psychique ses victimes, les de Védrines, riche famille du Sud-Ouest, disposant notamment d'un château à Monflanquin (Lot-et-Garonne) où ils ont vécu reclus pendant des années.

Tilly avait d'abord séduit ses interlocuteurs avant de les convaincre qu'ils étaient visés par un complot et de les délester progressivement de leurs biens, pour un montant estimé à 4,5 millions d'euros.

Après la lecture de l'arrêt, l'avocat de Thierry Tilly, Me Alexandre Novion, a indiqué que son client n'excluait pas de se pourvoir en cassation.

Me Daniel Picotin, avocat de plusieurs membres de la famille de Védrines, s'est quant à lui félicité de cet arrêt qui reconnaît pleinement la "notion d'emprise mentale", alors qu'il prône une meilleure prise en compte juridique de la manipulation mentale.