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Qu'est-ce que l'affaire Jérémy Cohen, qui fait réagir la classe politique?

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Jérémy Cohen est mort le 17 février dernier après avoir été percuté par un tramway à Bobigny alors qu'il tentait de fuir des agresseurs. Une information judiciaire a été ouverte au début du mois de mars.

"Affaire étouffée" pour Eric Zemmour. "Meurtre antisémite" pour Marine Le Pen. Depuis plusieurs heures, l'extrême droite évoque sur les réseaux sociaux la mort de Jérémy Cohen, un jeune homme décédé au mois de février dernier. Qu'en est-il réellement?

Le jeune homme est mort le 17 février dernier après avoir été renversé par un tramway à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Immédiatement, le parquet de Bobigny ouvre une enquête pour "homicide involontaire". Le Parisien relaie l'information, évoquant le choc qui s'est produit entre les stations Liberation et La Ferme. La RATP précise alors que la victime a traversé les voies en dehors des traversées piétonnes.

Une agression avant le drame

Dans le cadre de l'enquête menée par le commissariat de Bobigny, les policiers entendent plusieurs témoins. Certains font état d'une altercation précédant le drame, mais les faits restent imprécis jusqu'à ce que les enquêteurs récupèrent une vidéo tournée par un riverain.

"Rapidement, les éléments recueillis permettaient de comprendre que, quelques instants avant l'accident, la victime a subi des violences", détaille le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué diffusé ce lundi.

Une seconde enquête était alors ouverte en parallèle pour "violences volontaires en réunion". "L'hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte", précise le procureur de la République.

Aucun élément pour évoquer un acte antisémite

Sur la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir une dizaine d'individus s'en prendre à un autre en le frappant devant la porte d'entrée d'un immeuble. Ce dernier tente de s'enfuir et est rattrapé par le bras par un autre individu, avant de finir au sol. Son agresseur quitte les lieux tandis que les autres personnes sont encore présentes. La victime se relève, passe rapidement entre les voitures qui circulent le long de la voie de tramway puis traverse les voies. L'homme est alors percuté par un tramway.

Après avoir récupéré les premiers éléments d'enquête et rencontré la famille de la victime, le procureur a fait le choix, le 29 mars dernier, d'ouvrir une information judiciaire pour "violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner". L'enquête se poursuit désormais sous l'autorité d'un juge d'instruction, qui a confié les investigations à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

Polémique à l'extrême droite

"Est-il mort pour fuir les racailles? Est-il mort parce que juif? Pourquoi cette affaire est-elle étouffée?", interroge sur le réseau social Twitter Eric Zemmour, évoquant "la mort d'un de nos enfants". "Ce qui était présenté comme un accident pourrait être un meurtre antisémite. Comment expliquer le silence sur cette affaire et ses motivations?", abonde pour sa part Marine Le Pen.

Un proche de Jérémy Cohen dénonce une agression "gratuite". Cet ami du jeune homme, qui l'a côtoyé au lycée français de Jérusalem, évoque quelqu'un de très discret, très intelligent, qui portait en permanence sa kippa. "Parfois il dormait avec", a-t-il expliqué à BFMTV.

Contrairement à ce qu'avancent plusieurs personnalités d'extrême droite, "aucun élément dans la procédure", à ce stade, ne fait penser que les agresseurs de Jérémy Cohen, suivi pour des troubles psychologiques, connaissaient sa confession et que cette agression revêt un caractère antisémite, précisent enfin plusieurs sources concordantes à BFMTV.

Le service police-justice de BFMTV