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Procès des prothèses PIP: Mas n'exprime ni remords ni regrets

Jean-Claude Mas, en avril 2013 à Sanary, à quelques jours de l'ouverture du procès des prothèses PIP.

Jean-Claude Mas, en avril 2013 à Sanary, à quelques jours de l'ouverture du procès des prothèses PIP. - -

BFMTV a rencontré Jean-Claude Mas, 73 ans, ex-patron des prothèses mammaires PIP. Il doit comparaitre à partir de mercredi à Marseille. Face à lui, plus de 5.000 parties civiles attendent au moins des excuses.

Il se fait rare et discret, à l'approche du procès. BFMTV a rencontré Jean-Claude Mas, 73 ans, ex-patron des prothèses PIP. Il doit comparaitre à partir de mercredi à Marseille.

Dix ans de fraude, des victimes dans le monde entier, des vies brisées: à la mesure du scandale des prothèses mammaires PIP, le tribunal correctionnel de Marseille s'apprête à ouvrir, mercredi, un procès hors normes, que certains avocats remettent en cause.

Jusqu'au 17 mai, cinq dirigeants de l'ex-société varoise Poly Implant Prothèse (PIP) doivent comparaître pour tromperie aggravée et escroquerie, après avoir rempli des implants d'un gel de silicone "maison", non conforme.

Ni remords ni de regrets

À Sanary, Jean-Claude Mas, 73 ans, vient pointer comme le stipule son contrôle judiciaire. L'ex-patron des prothèses PIP se prépare à vivre des semaines d'une rare intensité.

Ces dernières semaines, son état de santé s'est détérioré, aujourd'hui, il a des allures de "Professur Nimbus", un peu fatigué. Jusqu'ici, Jean-Claude Mas s'est obstiné à vanter la qualité de ses prothèses. Il n'a jamais formulé de remord ni de regret à l'intention de celles qui s'en sont fait implanter.

Le dernier bilan sur les explantations fait état de plus de 4.100 cas de rupture d'implant et de réactions inflammatoires chez près de 2.700 femmes. En France, seul grand pays à rembourser l'opération, 15.000 se sont fait retirer leur(s) prothèse(s), dont 11.000 à titre préventif.

"Des personnes qui ne font ça que pour le fric"

Mercredi, il comparaitra pour tromperie aggravée. Face à lui, plus de 5.000 parties civiles attendent que Jean-Claude Mas formule au moins de excuses. Selon lui, il s'agit "de personnes fragiles, ou de personnes qui ne font ça que pour le fric", a-t-il déclaré pendant l'enquête.

Après huit mois de détention provisoire, Jean-Claude Mas est apparu vulnérable, misérable et "ruiné", selon ses termes, alors qu'il était l'ex-patron de la troisième entreprise d'implants mammaires au monde.

Les porteuses attendent d'"être face" aux prévenus, d'après un de leurs avocats, Maître Philippe Courtois: "Que Mas ait le courage de confirmer ses dires". Les victimes "attendent d'être enfin reconnues en tant que telles", appuie Alexandra Blachère, présidente d'une association.


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Pauline Revenaz et Antoine Sarrailh et MR avec AFP