Prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil: l'avocat d'un détenu porte plainte contre Gérald Darmanin devant la CJR

Le 24/07 à 15h17

Me Philippe Ohayon, avocat de l'un des détenus qui vient d'être transféré, reproche au garde des Sceaux d'avoir ordonné ce transfert "sans établir de lien entre le détenu et des réseaux de criminalité ou délinquance".

L'avocat d'un détenu qui vient d'être transféré à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), Me Philippe Ohayon, a annoncé ce jeudi 24 juillet avoir déposé plainte pour abus d'autorité contre le ministre de la Justice Gérald Darmanin devant la Cour de justice de la République (CJR), ont appris l'AFP et BFMTV.

La plainte reproche au garde des Sceaux d'avoir ordonné ce transfert "en s'affranchissant de l'obligation d'établir des liens préexistants entre le détenu, depuis la détention, et des réseaux de criminalité ou de délinquance organisée", obligation pourtant posée par le Conseil constitutionnel comme condition préalable à ces transfèrements.

La CJR est la seule instance habilitée à juger des ministres dans l'exercice de leurs fonctions

L'indignation des avocats des détenus

La prison de Vendin-le-Vieil fait partie des deux prisons, avec celle de Condé-sur-Sarthe, à avoir été désignée en mars dernier par le gouvernement pour accueillir 200 narcotrafiquants, jugés les plus dangereux du pays par les autorités.

Un premier transfèrement de 17 individus s'est déroulé le 22 juillet, sur les 100 attendus au sein de l'établissement. Douze nouveaux détenus ont été transportés ce jeudi 24 juillet vers la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil et incarcérés, a indiqué le ministre de la Justice sur X.

Les avocats des détenus avaient manifesté leurs inquiétudes face aux conditions de détention de leurs clients, qui ont été durcies. Ils avaient dénoncé un "recul absolu de nos libertés".

Auprès de BFMTV, Mr Marie Violleau, avait de son côté déploré "une honte pour la République" et avait accusé Gérald Darmanin "d'utiliser la peur que génère le narcotrafic comme un argument électoral".

M.H avec AFP