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Police-Justice

Paris: une plaque à la mémoire du dernier couple homosexuel exécuté en France vandalisée

Sur Twitter, la maire de Paris a dénoncé cet acte homophobe.

Sur Twitter, la maire de Paris a dénoncé cet acte homophobe. - Montage BFM Paris

Une plaque commémorative en hommage au dernier couple homosexuel exécuté en France a fait l'objet de dégradations homophobes ce lundi à Paris. Elle a été nettoyée en fin de journée.

La plaque hommage à Bruno Lenoir et Jean Diot, les deux derniers condamnés à mort pour homosexualité a été vandalisée ce lundi. Cette plaque, inaugurée en 2014 et située rue Montorgueil dans le 2e arrondissement de Paris, a été repeinte en bleue et des affiches "Pour faire un enfant: je suis un homme et pas un gay" y ont été collées. Les dégradations n'ont pas été revendiquées, a indiqué la Ville qui a procédé au nettoyage de la plaque.

La plaque rendait hommage à Bruno Lenoir, un cordonnier d'une vingtaine d'années, et Jean Diot, employé de maison de 40 ans. Surpris en plein acte sexuel le 3 janvier 1750, les deux amants avaient été arrêtés à cet endroit et condamnés au bûcher. Ils seront les derniers mis à mort en France pour le simple crime d'homosexualité et brûlés sur la place de Grève (de l'Hôtel-de-Ville). 

Deux fois vandalisée en quelques mois

C'est la deuxième fois que cette plaque est vandalisée en quelques mois: des gerbes de fleurs déposées devant la plaque avaient été brûlées le 17 mai à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies.

Dans un message posté sur Twitter, Anne Hidalgo s'est dit "choquée par cette nouvelle démonstration honteuse d'homophobie!", alors que se tient depuis samedi la 10e édition des Gay Games, mondiaux de la diversité et événement militant visant à déconstruire les stéréotypes et lutter contre la haine envers les personnes LGBT+. 

En juin, un passage-piéton aux couleurs de l'arc-en-ciel avait été dégradé et recouvert d'insultes homophobes dans le quartier parisien du Marais, où sont concentrés la majorité des bars et boîtes de nuit gays.

L'homosexualité n'a été dépénalisée en France qu'en 1791 dans le code pénal. A l'époque, la loi ne la reconnaît pas pour autant et les homosexuels peuvent être poursuivis sous d'autres incriminations comme l'outrage à la pudeur. En 1981, la France retire l'homosexualité de la liste des maladies mentales. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fera de même le 17 mai 1990. Le 4 août 1982, la loi supprime toute pénalisation de l'homosexualité impliquant des personnes de plus de 15 ans (majorité sexuelle).

C. B avec AFP