Oradour-sur-Glane: des enquêteurs allemands dans le village mardi

Une rue du village d'Oradour-sur-Glane - -
Près de 70 ans ont passé, mais la justice n'oublie pas les crimes. Mardi matin, des enquêteurs allemands et français foulaient ensemble le sol du village martyr d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, où 642 civils ont été massacrés en juin 1944 par un détachement d'un régiment SS.
Accompagnés par le procureur de la République de Limoges, les représentants de la justice allemande se sont rendus sur les lieux du massacre dans le cadre d'une instruction menée en Allemagne pour "crimes de guerre". Celle-ci a pu être ouverte après la mise au jour de documents de l'ex-RDA, qui impliquent six suspects encore en vie.
Six suspects allemands entendus fin 2011
A peine majeurs, ceux-ci faisaient à l'époque partie du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich, coupable du plus grand massacre de civils commis en France par les armées hitlériennes. Fin 2011, les habitations de ces six Allemands, alors âgés de 85 ou 86 ans, ont été fouillées, et ils ont été entendus par la police allemande.
Plusieurs enquêtes menées outre-Rhin pour tenter d'élucider le crime avaient auparavant été classées, faute de preuves. Mais la découverte par un historien d'un document tiré d'une enquête de la Stasi, les services secrets de l'ex-RDA, avait convaincu la justice de lancer de nouvelles recherches.
"Aujourd'hui, le sang doit couler"
Le document apporte les témoignages de deux soldats allemands présents à Oradour, finalement jamais inquiétés en ex-Allemagne de l'Est malgré les soupçons portant sur eux. L'un d'eux aurait notamment révélé cette déclaration lancée aux troupes par l'un des chefs avant le massacre : "Aujourd'hui, le sang doit couler".