Opération antiterroriste : "un réseau, quasiment une cellule"

Les procureurs de la République de Strasbourg et de Paris ont donné deux conférences de presse, ce samedi vers 17h, de manière quasiment simultanée. Les deux magistrats sont revenus sur les circonstances de l'opération de police du matin et les profils des présumés terroristes.
Une opération liée à l'attaque d'une épicerie juive
Le procureur de la République de Paris a précisé que la "vaste opération antiterroriste" faisait suite à "une enquête du parquet de Pontoise à la suite d'un attentat le 19 septembre dernier" perpétré, "à la grenade contre une épicerie juive". L'attaque n'avait causé que des dégâts matériels et une incapacité de travail de quatre jours.
L'opération a nécessité, d'après François Molins, "deux semaines d'investigation" et a conduit à l'arrestation de sept personnes supplémentaires domiciliées à Starsbourg, dans les Alpes Maritimes et dans la région parisienne. Il s'agit selon lui "d'un réseau, quasiment une cellule". Répondant ensuite à une question d'un journaliste il précise que la différence entre un simple groupe et une cellule est que dans cette dernière les personnes entretiennent "des relations permanentes et s'entraident de manière quotidienne".
Le profil des interpellés
Le profil des personnes interpellées et de l'homme tué à Strasbourg est celui de "délinquants de droit commun qui ont amorcé une radicalisation", précise François Molins. Patrick Poirret, le procureur de la République de Strasbourg indique que l'individu tué à Strasbourg était "très déterminé avec probablement la volonté de finir en martyr".
L'individu, précise François Molins, se nomme Jérémie Sidney, il a 33 ans et possède des attaches familiales à Melun. "Son empreinte ADN figure sur la cuillère de la grenade défensive yougoslave qui a servi à l'attaque de l'épicerie", précise-t-il. L'homme était connu de la DCRI depuis le printemps 2012 et voulait, mais "sans certitudes", probablement rejoindre "les terres du jihad". Il était connu des services de police et avait été condamné en 2008 par le tribunal de Grâce pour trafic de stupéfiants.
Tous les individus interpellés, soit une dizaine de personnes, sont de nationalité française précise encore le procureur. Ils sont décrits comme des jeunes gens d'une vingtaine d'années, récemment convertis à l'islam. Trois d'entre eux ont un casier judiciaire. L'un d'eux arrêté à Torcy (Seine-et-Marne) portait un pistolet 22 long rifle "prêt à tirer".
Lors des perquisitions "une liste d'associations israélites de la région parisienne" a notamment été retrouvée, a poursuivi François Molins. Il a précisé que "l'enquête devra déterminer quels étaient les prochains objectifs de cette cellule". Ont également été saisis "quatre testaments", a-t-il dit.
Deux individus encore dans la nature
Avant de répondre aux questions des journalistes le procureur de la République de Paris avait précisé qu'il ne pouvait répondre sur tous les points car "un ou deux individus sont encore dans la nature".
Mais vers 18h40, une onzième personne a été interpellée et placée en garde à vue à Cannes (Alpes-Maritimes). Il s'agit de la dernière personne recherchée dans le cadre de l'opération antiterroriste menée dans toute la France, a-t-on appris de source judiciaire.