Octuple infanticide: Dominique Cottrez très émue à l'ouverture de son procès

Dominique Cottrez en pleurs lors de son procès, le 25 juin 2015. - Philippe Huguen - AFP
Cheveux coupés courts et lunettes vissées sur le nez, Dominique Cottrez, 51 ans, était en pleurs avant le début de son procès. La voix brouillée par l'émotion, l’ancienne aide-soignante s'est présentée devant la cour d'assises de Douai, où elle comparaît pour le chef d'assassinat de huit mineurs de moins de quinze ans. Des crimes pour lesquel elle encourt la perpétuité.
En juillet 2010, le nouveau propriétaire de la maison de ses parents à Villers-au-Tertre dans le Nord, avait découvert enterrés dans le jardin deux cadavres de nourrissons. Entendue par les enquêteurs, Dominique Cottrez avait immédiatement avoué avoir chez elle d'autres corps de bébés. On en retrouvera six, donnant à l'affaire son nom de "l'octuple infanticide", d'une ampleur inédite en France. Le procès, prévu pour s'achever dans une semaine, devra faire la lumière sur les mécanismes qui ont poussé cette mère à tuer ses enfants à la naissance.
Assassinat ou déni de grossesse?
"Elle ne cherche pas à minimiser sa responsabilité. Son arrestation lui a permis de prendre conscience de ce qu'elle a fait", a assuré Me Frank Berton, l'un de ses deux avocats, à son arrivée au palais de justice de Douai. "Elle était prisonnière d'une spirale psychique. Pour elle, ses enfants n'avaient aucune identité", a ajouté l'avocat, faisant référence à l’un des coups de théâtre de l’instruction.
Pour sa défense, Dominique Cottrez a évoqué un déni de grossesse: elle redoutait que les nourrissons soient issus des viols commis par son père, décédé en 2007. "Je n'avais pas de de solution", expliquait-t-elle en janvier 2015 après avoir relaté ses rapports incestueux.
A l’insu de ses proches
"Dominique Cottrez a fait savoir que si elle avait pu parler, si elle n'avait pas été dans un certain anonymat, on n'en serait pas arrivé là", a déclaré Me Rodolphe Costantino, avocat de l'association "Enfance et partage". Le procès devrait notamment examiner le rapport avec son entourage familial, qui ne s'est jamais rendu compte de ses grossesses.