Non-lieu pour deux gendarmes qui avaient abattu un détenu en cavale

- - JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET / AFP
Les deux gendarmes qui avaient abattu un détenu en cavale près de Blois dans le Loir-et-Cher le 30 mars 2017 ont bénéficié d'un non-lieu, le juge d'instruction ayant retenu la thèse de la légitime défense.
"Une ordonnance de non-lieu a été rendue par le juge d'instruction à l'encontre des deux gendarmes de l'antenne du GIGN de Tours", a indiqué le procureur de la République, confirmant une information du magazine L'Essor de la gendarmerie. Le procureur a précisé que cette ordonnance était "conforme" à ses réquisitions en faveur de la légitime défense.
L'avocate de la partie civile a interjeté appel. La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Orléans se prononcera sur cet appel d'ici la fin de l'année.
Menace avec un couteau
Angelo Garand, 37 ans et issu de la communauté des gens du voyage, était en cavale depuis fin septembre 2016, n'ayant pas réintégré la prison de Vivonne, dans la Vienne, après une permission de sortie. Sa dernière condamnation, à 4 ans de prison ferme, remontait à janvier 2017 à Châteauroux. Connu pour des faits de vols aggravés, il avait été tué lors de son interpellation à Seur, au sud de Blois, au domicile de son père.
Caché dans une dépendance de la propriété familiale, le fugitif avait menacé les gendarmes avec un couteau. Ces derniers avaient alors fait usage de leurs armes de poing après avoir tenté de l'arrêter avec un Taser. Les deux gendarmes ont été mis en examen en septembre 2017 pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort de M. Angelo Garand sans intention de la donner".
Une manifestation ce samedi à Blois
La famille et les proches de la victime, qui contestent la version de la légitime défense, ont appelé à une manifestation ce samedi à 16 heures devant le palais de justice de Blois.
"Nous avions espoir que, face aux faiblesses de l'enquête dans ses premiers moments, aux incohérences et invraisemblances lisibles dans le dossier, un vrai procès contradictoire serait publiquement tenu pour confronter les parties en présence. Nous sommes aujourd'hui dévastés par la décision contraire qui a été rendue, signée d'une autre juge que celle qui avait instruit l'information judiciaire", indiquent-ils dans un communiqué.