"Ne rien laisser passer": Bruno Retailleau annonce la dissolution de la Jeune Garde et de Lyon populaire

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à Paris le 16 avril 2025. (Photo d'archive) - Ludovic MARIN/AFP
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé ce jeudi 12 juin que la Jeune garde, un mouvement antifasciste, et de Lyon populaire, un groupe d'extrême droite, ont été dissous. "Je me félicite que les organisations La Jeune Garde et Lyon Populaire ait été dissoutes ce matin en conseil des Ministres. Ne rien laisser passer", a-t-il déclaré sur X.
Bruno Retailleau avait confirmé mi-mai son intention de dissoudre par décret en Conseil des ministres le groupe Urgence Palestine, celui de la Jeune garde et de Lyon populaire. Le décret de dissolution d'Urgence Palestine n'a pas été présenté en Conseil des ministres ce jeudi.
Le ministre de l'Intérieur avait engagé des procédures contradictoires visant ces trois groupes, le 29 avril dernier. Le ministre reproche à ces trois "groupements de fait de provoquer à des agissements violents contre les personnes, provocations bien souvent suivies d'effets", expliquait-il en mai.
Lyon populaire accusé de "faire l'apologie de la collaboration avec le nazisme"
S'agissant de Lyon populaire, groupuscule néofasciste fondé en 2019, il lui reproche "de faire l'apologie de la collaboration avec le nazisme et de provoquer à la haine, à la violence et à la discrimination envers les étrangers".
Les responsables de ces groupes avaient jusqu'au 9 mai pour transmettre leurs observations. Mais, selon le ministère de l'Intérieur, l'examen "approfondi" de celles-ci "n'a toutefois pas conduit à remettre en cause les faits très graves qui leur étaient reprochés". "Nous assumons d’apprendre à nos militants à se défendre", a proclamé Lyon Populaire dans son courrier de réponse que BFMTV a pu consulter, affirmant être la cible d’antifascistes et de personnes issues de l’immigration.
Selon ce courrier, Lyon populaire n’encourage pas à la violence, mais au contraire "canalise le ressentiment présent chez de nombreux Français, notamment envers l’immigration extra-européenne, pour l’orienter vers une action constructive et la plus légale possible". Contacté par BFMTV mi-mai, le chef du groupuscule néofasciste, Eliot Bertin, affirmait qu’il ne contesterait pas devant le Conseil d’État la dissolution administrative de son organisation.
Raphaël Arnault défend "un outil antifasciste"
La Jeune Garde, dont le porte-parole est le député LFI du Vaucluse Raphaël Arnault, a été fondée en 2018 à Lyon, en réaction à la présence de plus en plus marquée dans la rue de militants d'extrême droite. Leurs actions se concentrent dans la rue, notamment lors de rassemblements. Ils ont été très présents lors des manifestations contre la réforme des retraites, en 2023. Fin juin 2024, huit membres de la Jeune Garde ont été mis en examen, soupçonnés d'avoir agressé en mai un adolescent dans le métro parisien après une conférence de soutien à Gaza de la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
Fin avril, après l'annonce de la procédure, interpellé par Raphaël Arnault à l'Assemblée nationale, Bruno Retailleau a affirmé que la "Jeune Garde" était "un mouvement qui légitime le recours à la violence".
"Aucun élu ne devrait justifier la violence", a ajouté le ministre, en promettant: "A chaque fois que les conditions seront réunies pour dissoudre les groupes violents, je le ferai". "On ne lutte pas, a-t-il dit encore, contre le fascisme avec des méthodes de fascistes".
"Alors que nous venons de vivre, en seulement quelques semaines, une série d’agressions, d’attaques et même d’attentats de l’ext-droite (extrême droite, NDLR), le gouvernement Bayrou prononce la dissolution de la Jeune Garde sous demande directe du RN. Nous nous battrons devant le conseil d’État", a annoncé Raphaël Arnault sur X ce jeudi.