NDDL: expulsions en cours et affrontements

L'opération d'expulsion est en cours sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. - LOIC VENANCE / AFP
Une opération massive d'expulsions, avec près de 2.500 gendarmes, a débuté ce lundi à l'aube à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la ZAD, donnant lieu à des affrontements, près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport.
L'intervention s'est concentrée sur la route D281, l'ex-route "des chicanes". En milieu de matinée, des engins de chantiers étaient présents. Le mirador et le chapiteau du "Lama fâché", un lieu de vie de la ZAD situé au bord de la départementale, étaient en cours de destruction vers 11h00 par deux pelleteuses, a constaté l'AFP.
Dix squats démantelés
Sept squats ont été démantelés, trois sont en cours, et les six personnes se trouvant sur un squat "ont été expulsées", les autres étant "vides", a indiqué lors d'une conférence de presse Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire.
Selon elle, l'objectif de démanteler une "quarantaine de squats" sur 97 est "presque atteint" et l'opération est "parfaitement dans les règles". Neuf huissiers sont sur place, a-t-elle précisé.
"Ça continue demain (mardi) sous la même forme: expulsion, huissier", a-t-elle dit, "le mode ne change pas: expulsion, démolition". "L'objectif a toujours été de faire des expulsions avec discernement, les lieux sont choisis", a-t-elle toutefois précisé, ajoutant que les "gens qui ont montré la volonté d'être dans un projet ne sont pas ceux qui seront expulsés".
Un appel au rassemblement
"Ces expulsions sont illégales", a déclaré une occupante de la ZAD se faisant appeler "Camille". "C'est inacceptable que l'État chasse les gens de chez eux. On appelle tous les gens à résister, nous soutenir et rejoindre les rassemblements locaux".
Les zadistes appellent à des rassemblements à 18h00 devant les préfectures ou les mairies, en tout 77 rassemblements en France selon eux, notamment à Nantes et Rennes.
"Projets agricoles en cours"
Cette opération de grande ampleur prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.
"On appelle au calme et à l'apaisement. (...) On ne peut pas faire autrement, avec la posture radicale du gouvernement et avec la posture radicale de certains habitants de la ZAD", a déclaré à la presse Julien Durand, porte-parole de l'Acipa.