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Police-Justice

"Monsieur le garde des Sceaux, réveillez-vous": les policiers interpellent Eric Dupond-Moretti

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Le garde des Sceaux a été critiqué à plusieurs reprises par les différents responsables syndicaux qui ont pris la parole, mercredi lors de la manifestation des policiers à Paris.

Alors que plusieurs milliers de policiers sont réunis ce mercredi en face de l'Assemblée nationale, de nombreux responsables syndicaux ont pris la parole en début d'après-midi et en ont appelé à l'exécutif. De manière plus générale, les différents intervenants ont pointé du doigt le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, taclé à plusieurs reprises au cours des différents discours.

"Quand on peut sans risques s’attaquer aux policiers, il est encore plus simple de s’attaquer aux citoyens. Que penser du message du Garde des Sceaux qui déclare, ‘je suis le ministre des prisonniers’", a ainsi lancé Fabien Vanhemleryck, secrétaire général d’alliance-Police nationale.

Dans son raisonnement, il est rejoint par Olivier Varlet, secrétaire général de l’Unsa-Police, qui de son côté lance un appel direct au garde des Sceaux. "Il y en a assez des réformes pour le droit des auteurs, des voyous. Monsieur le garde des Sceaux, réveillez-vous", a-t-il lancé.

Afin de répondre à la situation actuelle, ce dernier a d'ailleurs appelé à "une chaîne pénale qui s'équilibre afin que notre activité soit plus efficace à votre profit."

"La France doit s’engager dans des réformes ambitieuses et majeures afin de former une police républicaine. Il faut revoir à la hausse les peines d’infraction commises contre les policiers et gendarmes, s’il faut que les peines soient exécutées, il faut punir lourdement la récidive, une réforme ambitieuse", a-t-il ajouté.

Réformes

Au fil de leurs discours, plusieurs de ces responsables syndicaux ont d'ailleurs appelé à une réforme en profondeur de la justice et demandé une mise en place de "peines minimales."

Face à la violence, Grégory Joron, secrétaire général d’Unité-SGP Police, en appelle de nouveau "aux peines minimales pour les agresseurs des forces de l'ordre", qui sont l'équivalent des peines planchers, disparues en 2014."C'est un message fort et clair que nous attendons. [...] Est-ce que ça réglera tout? Non, certainement pas, mais il faut bien commencer par quelque chose."

Pour Fabien Vanhemleryck, "le problème de la police, c'est la justice." "La justice doit rendre des comptes sur ses décisions et sur ses actes. Le citoyen est en droit de savoir comment elle fonctionne, comment elle punit les criminels, pourquoi toutes ces crapules n’ont plus peur des forces de l‘ordre", ajoute-t-il.

D'un point de vue politique, également présent à l'occasion de la manifestation parisienne, Xavier Bertrand, candidat à l'élection présidentielle de 2022 a estimé "le premier problème, c'est la réponse pénale."

"C’est la justice qui doit juger plus vite et beaucoup plus fort", conclut-il.

Après avoir rendu un vibrant hommage aux policiers tués et blessés ces dernières semaines, Grégory Joron a également rappelé que "les policiers sont "les filles et fils du peuple, issus de l’immigration et des classes modestes. Ils sont menacés, insultés, frappés, égorgés vivant comme des parias alors qu’ils exercent le plus noble des métiers, ils gardent la paix et garantissent les libertés."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV