Magali Blandin: l'avocat de son mari qui a avoué le meurtre assure qu'il est "le seul responsable"

Me Jean Guillaume Le Mintier, invité dimanche de l'émission Affaires Suivantes sur BFMTV, a assuré que Jérôme G. est "le seul responsable" du meurtre de son épouse Magali Blandin, portée disparue pendant plus d'un mois, et dont le corps a été retrouvé près de Rennes sur l'indication de son mari, qui a avoué l'avoir tuée à coups de batte de baseball.
"Il affirme à corps et à cri qu'il est le seul responsable de ce crime et que seul lui doit payer", déclare son avocat qui assure que ses parents n'étaient pas informés du dessein criminel, des détails, de la consistence de ce qu'ils avaient prévu".
Les parents du mari également mis en examen
Jérôme G. a été mis en examen ce week-end pour "tentative de meurtre par conjoint" pour un premier projet criminel manigancé à l'automne 2020 et pour "meurtre par conjoint" avant d'être placé en détention provisoire. La surprise dans ce drame réside aussi dans la mise en examen des deux parents du mari pour complicité de meurtre et également placés en détention provisoire.
"La question qui pourra se poser c'est de savoir si les parents étaient au courant a posteriori, s'il (Jérôme G.) s'était confié ou pas", a déclaré sur notre antenne Me Jean Guillaume Le Mintier qui ajoute que "le fait d'avoir connaissance d'un crime commis par un ascendant ou un descendant ne peut pas être poursuivi pénalement".
Selon l'avocat, "rien à ce stade, à mon sens et selon mon client, ne permet de les mettre en cause et surtout de les incarcérer".
"J'avais perçu une grande détresse psychologique"
Le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc a précisé samedi que Jérôme G. avait avoué en garde à vue "être l'auteur du meurtre prémédité de son épouse avec laquelle il était en instance de divorce".
"Dès le départ et c'est un ressenti a posteriori, j'avais perçu chez lui une grande détresse psychologique", a expliqué son avocat sur BFMTV, qui affirme s'être préparé tout comme son client à ce que ce dernier soit placé en garde à vue: "lorsqu'il a été interpellé il n'y avait pas de surprises".
"Il est devenu l'ombre de lui-même"
Me Jean Guillaume Le Mintier précise que son client "n'aura pas mis longtemps à craquer, il avait besoin de se délester totalement de ce poids qui le rongeait, qui l'empêchait d'avancer [...] Je crois qu'il était acculé par sa conscience qui lui imposait quelque part de pouvoir reconnaître enfin où se trouvait Magali".
"Il n'a cessé en réalité de pleurer, de s'affaler, de s'effondrer. Cela traduisait quelque chose qui maintenant prend tout son sens quelque part", explique l'avocat pénaliste qui évoque "une forme d'effondrement psychique" de son client: "il était très abattu et très dévasté par ce qu'il avait fait".
Jérôme G. lui aurait confié être devenu ''l'ombre de lui-même" et que des idées noires ont germé dans sa tête: "se supprimer ou la supprimer".
"De mauvaises rencontres"
Des idées qui se sont concrétisées du fait de "mauvaises rencontres", selon Me Jean Guillaume Le Mintier. Quatre personnes de nationalité géorgienne ont également été mises en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et l'une d'entre elles également pour meurtre en bande organisée. Approchés par Jérôme G. qui leur aurait donné une importante somme d'argent pour tuer sa femme, ces quatre Géorgiens auraient alors fait chanter le mari.
"Il se sentait menacé par ces individus donc nous avons fait la démarche de dénoncer ces faits d'extorsion", indique Me Jean Guillaume le Mintier, "à cette occasion aussi nous avons confié au juge d'instruction d'autres éléments incriminant mon client dans la disparition de Magali (Blandin)". Une forme de "demi-aveu" de son implication dans le meurtre de sa femme, selon l'avocat.