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Police-Justice

Loiret: des personnes âgées maltraitées dans une colocation pour seniors

Une résidente d'un Ehpad est assise dans sa chambre le 5 juillet 2018 à Paris

Une résidente d'un Ehpad est assise dans sa chambre le 5 juillet 2018 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Un établissement proposait la prise en charge payante de personnes âgées dans ce qui s'apparente à un Ehpad "sauvage". Les autorités y ont découvert des seniors en mauvais état, une enquête est en cours.

Que se cache-t-il derrière les murs de cet établissement présenté comme une colocation pour personnes âgées? C'est ce que la justice cherche à découvrir avec l'ouverture d'une enquête "pour travail dissimulé, abus de faiblesse ou de confiance, délaissement, exercice illégal des professions d’infirmier ou de médecin, faux et usage de faux", annonce à la République du Centre le procureur de la République de Montargis, Jean-Cédric Gaux.

C'est le maire de Dordives, commune de quelque 3000 habitants dans le Loiret, qui a tiré la sonnette d'alarme sur les activités de cet ancien restaurant réaménagé en lieu d'habitation. Selon les annonces affichées en ville, la propriétaire proposait une "location pour personnes du troisième âge, dépendantes ou non. Prise en charge à temps complet. Tous services d’aide à la personne".

Une résidence offrant des "animations l’après-midi" et permettant aux proches des personnes âgées de leur rendre visite à leur guise, rapportent nos confrères. Le tout pour un prix présenté comme plus attractif que celui des Ehpad: 1300 euros mensuels assortis de 313 euros de charges Urssaf. Sauf que la personne proposant cette prise en charge était interdite d'accueil par la préfecture depuis 2018 et le tribunal administratif avait ordonné la fermeture de son établissement.

Hypothermie et dénutrition

"Lors des inondations de 2016, nous étions intervenus chez cette dame. Et nous avions sorti de chez elle des personnes handicapées et âgées en mauvais état (...) On a appris aussi qu’il y avait eu des décès de personnes âgées à cette adresse", raconte à la République du Centre Jean Berthaud, maire de Dordives.

Quand il a découvert que cette même femme proposait à nouveau d'accueillir des personnes âgées, l'édile s'est imaginé le pire. À juste titre, semble-t-il.

Après son signalement, des membres de l'Agence régionale de santé (ARS), accompagnés de la gendarmerie, ont effectué un contrôle en octobre dernier dans cet établissement et ont retrouvé des hommes et des femmes dépendants, en situation d'hypothermie et dénutris. Ils ont été transportés à l'hôpital puis pris en charge par des établissements spécialisés.

Sur le plan pénal, l'enquête se poursuit, les investigations pourraient prendre fin en janvier 2023, indique le procureur de la République de Montargis.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV