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Police-Justice

Levallois-Perret, une cible pas choisie au hasard

Depuis deux ans, une cinquantaine de militaires sont affectés à la surveillance de Levallois-Perret.

Depuis deux ans, une cinquantaine de militaires sont affectés à la surveillance de Levallois-Perret. - Stéphane de Sakutin - AFP

Les militaires renversés mercredi matin sortaient de leur casernement situé à quelques pas de la mairie de Levallois-Perret mais aussi à une centaine de mètres des locaux de la lutte antiterroriste.

Levallois-Perret, une cible symbolique? Mercredi matin, six militaires de l'opération Sentinelle, qui partaient en mission, ont été renversés par un véhicule, toujours activement recherché. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête ouverte des chefs de "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste criminelle". L'attaque aurait été préméditée.

Il était 7 heures 55 minutes et 11 secondes quand une voiture, une BMW noire garée dans une rue adjacente, a pénétré, roulant doucement, dans l'allée où se trouvaient les militaires du 35e Régiment d'Infanterie. "A 5 mètres des militaires, elle a accéléré", complète Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, comme l'ont montré les images des caméras de vidéosurveillance installées dans la ville. Les militaires s'apprêtaient à partir en mission et rejoignaient leurs véhicules stationnés dans la ruelle dont l'accès est réglementé.

La DGSI et la SDAT à Levallois

Depuis deux ans et demi, des militaires sont affectés à la surveillance unique de la ville de Levallois-Perret. Des hommes extrêmement aguerris, comme des chasseurs alpins ou des fusiliers marins, ont été logés au rez-de-chaussée d'un immeuble de logements sociaux place de Verdun. Le bâtiment se situe, en effet, à proximité immédiate de la mairie de la ville mais surtout à quelques centaines de mètres, soit une dizaine de minutes, du siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction anti-terroriste (SDAT), les hauts lieux de la lutte anti-terroriste.

La présence des locaux des services anti-terroristes sur cette commune limitrophe de Paris en aurait alors fait une cible qui n'aurait pas été choisie par hasard. "Je pense que c’est la proximité de la DGSI, qui fait que Levallois est un peu symbolique de la lutte contre le terroriste, estime Patrick Balkany, le maire de la ville. Comme on ne peut pas attaquer la DGSI car c’est un peu fortifié, on s’en prend à ces militaires qui font un boulot de sécurisation extraordinaire."

Vidéosurveillance

Le dispositif Sentinelle est particulièrement présent dans les rues de cette commune de plus de 65.000 habitants où se trouvent notamment deux écoles juives, une synagogue et deux crèches juives. Des lieux considérés comme sensibles depuis l'instauration de l'état d'urgence. Sur les 1.500 sites surveillés par les 10.000 militaires Sentinelle, 700 sont des sites confessionnels.

La ville de Levallois-Perret est par ailleurs sécurisée par 70 caméras de vidéosurveillance sur la voie publique. Ces installations sont mobiles, tournent à 360 degrés et peuvent zoomer jusqu’à 300 mètres. Malgré cette technologie, le visage de l'homme qui a renversé les militaires n'a pas été filmé, explique le maire de la ville. Mais les enquêteurs ont obtenu un élément de l'analyse de ces images: l’homme était visiblement seul dans sa voiture.

Justine Chevalier avec Cécile Ollivier