Les médecins de plus en plus victimes d'agressions

Une ophalmologue examine une patiente, en octobre 2013, à l'hôpital d'Angers. (photo d'illustration) - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Qu'il s'agisse d'agressions physiques ou verbales, les médecins sont de plus en plus menacés. Le Conseil national de l'Ordre des médecins a annoncé, ce mardi, avoir recensé 925 déclarations d'incidents signalées par les praticiens en 2013. Un chiffre en hausse de 16% par rapport à 2012.
Cette étude, réalisée avec l'institut Ipsos, est basée sur le recensement des déclarations adressées par les médecins au Conseil de l'ordre mais leur caractère facultatif ne permet pas de calculer précisément l'évolution du nombre total d'incidents.
Le médecin victime dans 9 cas sur 10
Sur les 119.420 médecins en activité régulière, seules 925 fiches de déclarations d'incidents ont été remplies en 2013, un nombre toutefois à la hausse par rapport à 2012 (798 fiches remplies). La majorité des atteintes aux personnes correspondent à des agressions verbales ou des menaces (69%) et 11% à des agressions physiques avec coups et blessures, selon les chiffres de l'observatoire pour la sécurité des médecins du CNOM.
Dans neuf cas sur dix, la victime de l'incident est le médecin lui-même et dans 20% des cas, un collaborateur (plusieurs réponses sont possibles à cette question). Dans la moitié des cas, le patient est l'agresseur. Les généralistes sont en première ligne (58%), et parmi les spécialistes, les ophtalmologues sont les plus touchés, devant les psychiatres.
Vol, vandalisme, agressions physiques
Les atteintes aux biens représentent près d'un tiers des incidents signalés: dans près d'un incident sur cinq, il s'agit d'un vol ou une tentative de vol, et dans un cas sur dix de vandalisme. Dans 8% des cas, l'agression a entraîné une interruption de travail inférieure ou égale à trois jours.
Le mécontentement de la prise en charge est à l'origine de l'incident dans un tiers des cas. Le vol, le refus de prescription de médicament ou d'arrêt de travail, et un temps d'attente jugé excessif sont les trois autres motifs les plus cités. Ces agressions ont essentiellement lieu en ville (81%). En milieu urbain, les incidents ont majoritairement lieu dans les centres-ville. Quant aux incidents dans les banlieues, ils représentent 23% des cas, contre 35% en 2006.
Un incident sur trois est survenu dans le cadre d'un exercice de médecine de ville, 20% dans un établissement de soins (privé et public). Couteau, hache, fusil, parpaing ou canne figurent parmi les armes utilisées contre les médecins, mais les agressions armées restent rares (4%)