"Jovial", "drôle", "sociable": les proches d'Arthur Noyer dressent son portrait au 3e jour du procès

Les amis du caporal de 23 ans ont décrit un homme "toujours de bonne humeur" et pas du tout agressif, contredisant ainsi la version avancée par l'accusé, Nordahl Lelandais.

"Arthur nous donnait le sourire pour toute la journée." Au troisième jour du procès pour le meurtre du militaire de 23 ans, ses proches se sont succédé à la barre et ont livré un récit émouvant sur la personnalité de leur ami. Le caporal était "jovial", "sociable", "toujours de bonne humeur", "c'était vraiment quelqu'un de bien", ont-ils assuré à l'unisson.

Je ne l'ai jamais vu s'énerver une seule fois, ni porter de coups, ni même agresser quelqu'un", a déclaré le premier témoin appelé en visioconférence.

Des témoignages qui contredisent la version de Lelandais

Ce portrait contredit ainsi celui dressé la veille - et tout au long de l'instruction - par Nordahl Lelandais, qui maintient qu'Arthur Noyer a enclenché une dispute le soir de sa mort. "Au moment de repartir pour rentrer chez moi, j'ai vu un homme, Arthur Noyer, qui était au niveau d'un rond-point, faisant signe de m'arrêter", a-t-il raconté mardi devant la cour.

Il le laisse prendre place dans sa voiture grise puis dit s'être arrêté sur un parking. "J'ai senti un certain énervement" du caporal.

Quelques minutes plus tard, Arthur Noyer veut finalement retourner à Chambéry pour "s'expliquer avec les personnes qui lui ont volé son téléphone" qui était en réalité resté dans l'habitacle.

"En lui tendant le téléphone (...) il m'a dit 'c'est toi qui l'as volé'!", a développé Lelandais affirmant que le jeune homme lui a ensuite mis "un coup de poing", puis un autre. "De là s'engage une bagarre, je réplique avec des coups de poing, je me bats", jusqu'à la mort de la victime.

"Il va faire souffrir la famille jusqu'au bout"

Pourtant, les amis d'Arthur Noyer sont formels: le jeune homme n'était pas agressif, même sous l’emprise de l’alcool. D'autres éléments avancés par Nordahl Lelandais ont été battus en brêche ce mercredi par les témoins appelés à la barre. Ainsi, l'accusé a attesté que le caporal Noyer lui avait demandé de le conduire à Saint-Baldoph quand il l'a pris en stop or, selon l'un de ses amis, "Arthur ne parlait jamais de Saint-Baldoph". 

"Malheureusement il va faire souffrir la famille (...) jusqu'au bout. On a parlé de monstre hier, il y a toujours un monstre dans le Lelandais qu'on est en train de voir aujourd'hui", a réagi mercredi soir devant la presse Me Bernard Boulloud, avocat de la famille Noyer.

Mélanie Bertrand avec Ambre Lepoivre