"Jihad, je suis une bombe": la mère et l'oncle condamnés en appel

Une mère de famille et son frère, qui avaient envoyé à l'école un petit garçon portant un t-shirt à l'humour plus que douteux ont été condamnés en appel pour "apologie de crime".

Ils sont finalement condamnés. La cour d'appel de Nîmes a décidé vendredi d'infliger des peines de prison avec sursis à l'encontre d'une mère de famille et de son frère, poursuivis pour avoir envoyé un enfant de trois ans à l'école vêtu d'un tee-shirt portant les mentions "je suis une bombe" et "Jihad, né le 11 septembre".

Poursuivis pour "apologie de crime", tous deux avaient été relaxés en première instance. Mais le parquet d'Avignon, où s'était tenu le premier procès, avait fait appel.

Le débat était de savoir si la démarche de la mère et de son frère, qui avait offert le tee-shirt à son neveu Jihad, relevait d'un humour plus que douteux ou participait de l'"apologie de crime".

"Caractère provocateur"

En première instance, Boucha B., 35 ans, avait indiqué qu'elle "n'avait pas réfléchi" en envoyant son fils à l'école avec le vêtement offert par son oncle. "Pour moi, c'était son prénom et sa date de naissance", avait-elle argué.

"Qui aujourd'hui peut prétendre que ce n'est pas une allusion directe et scandaleuse au terrorisme", que d'accoler "ces propos explicitement ancrés dans l’évocation décomplexée du terrorisme?", lui avait opposé le procureur.

Lors de l'audience en appel, le 5 juillet, le représentant du parquet a de nouveau estimé être "obligé de constater que la mère et son frère avaient conscience du caractère provocateur du tee-shirt".

Au-delà des réquisitions

Mais la cour est allée au-delà de ses réquisitions prises le 5 juillet, de simples amendes. Elle a condamné la mère à un mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende, et le frère à deux mois de prison avec sursis et 4.000 euros d'amende.

M. T. avec AFP